L’envie ne me manque pas d’écrire toujours plus sur toi, le temps lui me glisse bien souvent entre les doigts.
3 ans déjà que tu partages nos vies et que nos cœurs sont accrochés au tien. 3 ans que j’ai la chance de pouvoir m’améliorer chaque jour dans mon rôle de maman. Mais dis, c’était comment la vie avant toi? Quand ma maison était vide de ces rires et de ces petites frustrations, que mes temps de repos n’étaient que silence et que mes pensées et mes actions n’étaient pas à 90% tournées vers toi ? C’était comment la vie avant que ton petit visage ne soit le reflet quotidien de mes yeux, que je fasse le choix de t’emmener un peu plus loin et que malgré la fatigue, chaque minute passée loin de toi ne me paraisse une éternité? Cette vie me semble être celle d’un temps oublié, ou je n’avais que mon couple et moi à penser. Celle où l’on pouvait flâner, traîner, repousser. Aujourd’hui je n’ai jamais assez de mains pour tout faire et jamais assez de temps pour toi, pour nous et pour moi. J’ai l’impression que 24 heures passent en un claquement de doigts. J’aimerai rajouter du temps au temps. C’est une des raisons qui m’a motivée à arrêter de travailler et à entrer dans la catégorie souvent rabaissée des mères au foyer. J’ai voulu rajouter du temps au temps. En fait, j’ai voulu arrêter ce temps qui file si vite. Je me suis dit qu’un jour, malgré les difficultés, je serai fière de l’avoir fait. Et puis aujourd’hui, alors que j’écris ces quelques lignes, je réalise que ce choix va plus loin. Je suis comme déconnectée, le temps est lui comme arrêté et chaque jour, nous prenons le temps de vivre. De vivre libres. Pour certains cela pourrait sembler être une perte de temps que de passer la journée avec son enfant. Beaucoup pensent même ne pas être fait pour ça. C’est un choix de passer du temps à jouer au légo, à faire de la pâte à modeler, à lire un livre, puis deux puis trois, à jouer à cache cache, à jouer aux pirates et à se battre comme en vrai mais pour de faux. Personnes n’aime être oublié. On aimerait tous que notre vie soit un tremplin pour notre propre nom. Depuis le 4 février 2018, mon accomplissement passe par le sien. J’élève mon enfant et lui m’élève encore plus haut. Mon accomplissement c’est finalement de savoir que je mets toutes mes forces à cultiver son coeur. Je vis maintenant de lâcher-prise et de petites victoires: “Tiens, il vient de ranger tout seul”, “oh super il n’a pas renversé son verre”, “trop bien, une petite sieste”, “”oh super, la politesse devient naturelle”… D’autre moment me rendent tellement fière d’être avec lui au quotidien. C’est ce qui est arrivé il y a quelques jours avec ce câlin et ce sourire qui en disait long. Un câlin spontané lorsqu’on le connaît, on sait que ce n’est pas volé. Caleb, chaque jour, tu es là, prés de moi. C’est un choix plutôt qu’un privilège. Celui d’avoir moins pour vivre plus. Plus de toi. Le sacrifice par amour, un sacrifice qu’on ne peut jamais regretter. 3 ans à marcher à tes côtés et ensuite… l’éternité. Me tromper, mais avoir tout mon temps pour recommencer et m’améliorer. Ne pas avoir une vie chronométrée où nos retrouvailles du soir devraient être rythmées par nos lendemains. Vivre chaque jour comme si c’était le dernier. Tes cheveux couleur miel, ta peau porcelaine,tes petites dents pointues et ces yeux, si noirs, doux et profonds à la fois. En 3 ans, tu es devenu ce petit garçon que je prends tellement plaisir à voir vivre chaque jour. Alors bien sûr, rien n’est parfait et c’est un des gros challenges de la parentalité; on fait de notre mieux mais il y aura toujours des ratés. Et faire le choix de vivre quotidiennement avec son enfant, n’enlève en rien ces derniers. Être ta maman s’est savoir que ta couleur préférée c’est le rouge, que tu aimes les livres comme on peut aimer les bonbons, que les légos et les playmobiles occupent toujours une place dans tes journées, que manger n’est pour toi jamais très intéressant, que tu aimes trop les moments de bains, jouer à “salut copains” et que tu aimes tous le monde, gentils comme méchants pour la simple et bonne raison qu’il faut que tous le monde soit gentil. Être ta maman c’est savoir qu’avoir ton coeur rime avec partager des moments de qualité, que les activités plus scolaire n’ont pas réellement ton intérêt, que faire une activité doit toujours rimer avec jouer. Être ta maman c’est savoir que ton chocolat chaud doit en réalité toujours être presque froid et que tu pourrais manger du saumon fumé tous les jours, Être ta maman c’est savoir que tu passes ta vie pied nu sur un carrelage gelé mais que tu veux mettre tes moufles de ski pour aller jouer dehors même s’il fait 10 degrés. Que tu déteste avoir les mains salent quitte à ne pas vouloir faire certaines activités. En 3 ans, nous avons appris à respecter ta sensibilité, celle qui t’habite tout entier et qui peut parfois nous déstabiliser. T’accompagner dans tes émotions mais t’apprendre aussi à les maîtriser c’est un challenge quotidien. Cultiver ton coeur sans l’abîmer. A cette 3ème année et à toutes ces nouveautés. A la joie de te voir devenir grand frère. A ces moments de fous rires et de pleurs partagés. A toutes tes conquêtes quotidiennes qui seront comme des trésors. Aux crocodiles que l’on va capturer, à ces pirates que l’on fera prisonniers, à bagheera et Mowgli qui seront toujours nos alliés et à toutes ces histoires que l’on va encore inventer. A ton 3 ème anniversaire. A tous les autres que l’on fêtera ici ou ailleurs, A ces 1095 jours à vivre la folle aventure de t’aimer. Sans oublier ta phrase fétiche depuis bientôt un mois: “Caca boudin”. Je t’aime, Maman
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AuteurChrétienne, ArchivesCatégories |