Christianisme et prospérité

Le problème de la richesse, de son pouvoir d’attraction sur l’homme, de sa capacité à le dérouter n’est pas nouveau. Il nous est très difficile de nous contenter de ce que nous avons. Naturellement, on en veut toujours un peu plus, rarement un peu moins. Et si le « un peu plus » n’est pas nécessairement un bien matériel, alors il s’agira probablement de reconnaissance, de pouvoir, de statut. La religion n’est malheureusement pas épargnée par l’appât du gain et du pouvoir.
Dés le début de l’Église, il y a quelques deux mille ans, nous voyons que la richesse à déjà une influence prépondérante sur ceux qui la possèdent. Dans le livre des Actes des Apôtres (qui nous rapporte comment les apôtres ont fondé et établi l’Église chrétienne), nous découvrons la foi qui anime les premiers chrétiens suite à la résurrection et l’ascension du Christ. Ils n’étaient qu’une âme, qu’un cœur et ils mettaient tout en commun. Parmi eux, il y avait un couple, Ananias et Saphira, qui vendent un bien et prétendent apporter la totalité du prix à la communauté de croyants. Mais nous découvrons que secrètement, ils avaient retenu une partie du prix tout en voulant les mêmes honneurs que ceux qui avaient vendu toutes leurs possessions.
Dés le début de l’Église, il y a quelques deux mille ans, nous voyons que la richesse à déjà une influence prépondérante sur ceux qui la possèdent. Dans le livre des Actes des Apôtres (qui nous rapporte comment les apôtres ont fondé et établi l’Église chrétienne), nous découvrons la foi qui anime les premiers chrétiens suite à la résurrection et l’ascension du Christ. Ils n’étaient qu’une âme, qu’un cœur et ils mettaient tout en commun. Parmi eux, il y avait un couple, Ananias et Saphira, qui vendent un bien et prétendent apporter la totalité du prix à la communauté de croyants. Mais nous découvrons que secrètement, ils avaient retenu une partie du prix tout en voulant les mêmes honneurs que ceux qui avaient vendu toutes leurs possessions.
Actes 4
32 La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un cœur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. 33 Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. 34 Car il n'y avait parmi eux aucun indigent: tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu, 35 et le déposaient aux pieds des apôtres; et l'on faisait des distributions à chacun selon qu'il en avait besoin. 36 Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d'exhortation, Lévite, originaire de Chypre, 37 vendit un champ qu'il possédait, apporta l'argent, et le déposa aux pieds des apôtres.
Actes 5
1 Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, 2 et retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres. 3 Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ? 4 S'il n'eût pas
été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu'il a été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton coeur un pareil dessein? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. 5 Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. 6 Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et l'ensevelirent. 7 Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé. 8 Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c'est à ce prix-là. 9 Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront. 10 Au même instant, elle tomba aux pieds de l'apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l'emportèrent, et l'ensevelirent auprès de son mari. 11 Une grande crainte s'empara de toute l'assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.
Peut-on être riche et chrétien ? Une église peut-elle posséder de nombreux bien immobiliers et avoir des fonds de roulement consacrés majoritairement au maintien de ses locaux ? Quand est-ce que trop de richesses vient corrompre le cœur de l’homme ? Finalement que peut-ont répondre face à ceux qui critiquent l’opulence de l’église et ses nombreuses dérives ?
Premièrement, commençons par dérouler l’histoire de l’église de ses premiers pas à aujourd’hui au travers de quelques cas précis. Nous verrons qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Jésus, durant son ministère, avait douze apôtres qu’il forma pendant plus de trois ans dans le but de les envoyer ensuite apporter la bonne nouvelle parmi toutes les nations. Dans les douze, nous retrouvons Judas Iscariot (celui qui trahira Jésus). L’évangile de Jean nous apprend qu’il était en fait un voleur et un menteur. Quelques jours avant la crucifixion de Jésus, nous retrouvons les apôtres et leur maître non loin de Jérusalem autour de la table. Et là vient une femme avec un parfum de grand prix qu’elle répand sur la tête de Jésus. Judas s’indigne de ce gâchis prétextant que le parfum aurait pu être vendu pour ensuite donner l’argent aux pauvres. Étant en charge de la bourse, il ne se préoccupait pas réellement des pauvres mais il utilisait sa position pour se servir. Suite à cet événement, il vend le Christ aux chefs religieux pour une certaine somme d’argent. Jésus est trahi et crucifié quelques jours plus tard. Nous voyons ici le pouvoir dévastateur de l’argent sur l’esprit de l’homme.
Dans une deuxième situation, nous est révélé le désir profond de l’homme, celui d’être quelqu’un, quelqu’un de reconnu, de se retrouver au-dessus des autres, d’accéder à une place d’autorité, de pouvoir.
Trois des évangiles nous racontent la scène (Marc 9, Matthieu 18 et Luc 9). Les douze apôtres discutent entre eux pour savoir qui est le plus grand. Jésus prend un petit enfant qu’il place au milieu d’eux en leur disant que celui qui veut être le premier sera le dernier et le serviteur de tous. Il les encourage à être humbles comme les petits enfants. La poursuite de richesse et de pouvoir est ancrée dans le cœur de l’homme. Nous avançons maintenant de quelques décennies, l’Église est encore toute jeune mais les difficultés demeurent identiques. L’apôtre Paul, dans ses lettres écrites à Timothée et à Tite (deux disciples qu’il avait formés et qu’il considérait comme ses enfants dans la foi), les encourage à lutter contre ceux qui enseignent pour un gain honteux et qui se laissent emporter par l’amour de l’argent.
Premièrement, commençons par dérouler l’histoire de l’église de ses premiers pas à aujourd’hui au travers de quelques cas précis. Nous verrons qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Jésus, durant son ministère, avait douze apôtres qu’il forma pendant plus de trois ans dans le but de les envoyer ensuite apporter la bonne nouvelle parmi toutes les nations. Dans les douze, nous retrouvons Judas Iscariot (celui qui trahira Jésus). L’évangile de Jean nous apprend qu’il était en fait un voleur et un menteur. Quelques jours avant la crucifixion de Jésus, nous retrouvons les apôtres et leur maître non loin de Jérusalem autour de la table. Et là vient une femme avec un parfum de grand prix qu’elle répand sur la tête de Jésus. Judas s’indigne de ce gâchis prétextant que le parfum aurait pu être vendu pour ensuite donner l’argent aux pauvres. Étant en charge de la bourse, il ne se préoccupait pas réellement des pauvres mais il utilisait sa position pour se servir. Suite à cet événement, il vend le Christ aux chefs religieux pour une certaine somme d’argent. Jésus est trahi et crucifié quelques jours plus tard. Nous voyons ici le pouvoir dévastateur de l’argent sur l’esprit de l’homme.
Dans une deuxième situation, nous est révélé le désir profond de l’homme, celui d’être quelqu’un, quelqu’un de reconnu, de se retrouver au-dessus des autres, d’accéder à une place d’autorité, de pouvoir.
Trois des évangiles nous racontent la scène (Marc 9, Matthieu 18 et Luc 9). Les douze apôtres discutent entre eux pour savoir qui est le plus grand. Jésus prend un petit enfant qu’il place au milieu d’eux en leur disant que celui qui veut être le premier sera le dernier et le serviteur de tous. Il les encourage à être humbles comme les petits enfants. La poursuite de richesse et de pouvoir est ancrée dans le cœur de l’homme. Nous avançons maintenant de quelques décennies, l’Église est encore toute jeune mais les difficultés demeurent identiques. L’apôtre Paul, dans ses lettres écrites à Timothée et à Tite (deux disciples qu’il avait formés et qu’il considérait comme ses enfants dans la foi), les encourage à lutter contre ceux qui enseignent pour un gain honteux et qui se laissent emporter par l’amour de l’argent.
1 Timothée 5
6 C'est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement; 7 car nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter; 8 si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. 9 Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. 10 Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.
Il est donc clairement établi que l’enseignement de Jésus n’est pas la recherche de l’opulence mais du don de soi, du service et de l’amour des plus petits et de ceux qui sont oubliés. Ce que nous voyons sous nos yeux aujourd’hui avec les mouvements dits de prospérité ne reflète pas le véritable évangile.
Prenons maintenant le temps de lister quelques événements marquants de deux millénaires d’histoire de l’Église. Après les nombreuses persécutions que les chrétiens rencontrent, le christianisme finit par devenir une religion dominante de l’Empire Romain sous l’impulsion de l’empereur Constantin puis religion d’ état. Le reste de l’histoire est connu, l’Église catholique (du grec katholikos, universel) grandit vite, s’enrichit, érige des bâtiments sacrés toujours plus somptueux et finit par asseoir une hiérarchie (avec la caste des privilégiés, le clergé, au-dessus du peuple, les malheureux laïcs) avec l’évêque de Rome qui deviendra le pape. Pouvoir et richesse, deux éléments indissociables de la nature humaine et donc de l’histoire de la religion chrétienne.
Vient ensuite la réforme protestante au XVIème siècle qui s’insurge notamment du trafic des indulgences au profit de l’Église et de l’achat d’un salut éternel par les œuvres. S’ensuit une nouvelle scission de l’Église (après le schisme entre l’Orient et l’Occident) et de ce mouvement de protestation naissent de nouveaux courants chrétiens tels que le luthéranisme, le calvinisme, l’anabaptisme, le baptisme. Le sociologue allemand Max Weber, dans son œuvre L’Éthique Protestante et l’Esprit du Capitalisme attribue au protestantisme et plus particulièrement au calvinisme l’essor du capitalisme moderne qui caractérise le fonctionnement économique du monde occidental d’aujourd’hui. Alors que l’ascèse prônait le détachement du monde, le protestantisme donne à la piété une direction nouvelle. La recherche du profit non pas par amour pour la richesse mais pour rendre gloire à Dieu devient acceptable et même le signe de l’approbation divine, la certitude du salut. L’ascétisme et le dur labeur des moines est transféré dans le monde professionnel. Le travail devient une vocation au même titre que la vocation du clergé; là où Dieu place l’homme, l’homme doit exceller pour conquérir la certitude de son salut. Le protestantisme insuffle au capitalisme une éthique, Max Weber parle des “Saints, conscients d’eux-mêmes”, qui s’obligent à avoir une conduite morale irréprochable. Benjamin Franklin, un des pères fondateurs des États-Unis, élevé dans la foi calviniste, aurait dit « The best policy is honesty (« l’honnêteté est la meilleure politique »). Aujourd’hui, le monde occidental est gouverné par le capitalisme et les trois grandes groupes du christianisme que sont les catholiques, les orthodoxes et les protestants ne sont pas en marge lorsqu’il s’agit de faire du profit, d’influencer la place politique et étatique et d’acquérir de grands biens (œuvres d’art, immobilier, placements financiers, entreprises privées etc). En voici quelques exemples.
Quel évangile est prêché par ces églises bien portantes? Quelle est cette bonne nouvelle annoncée par bon nombre de leurs prédicateurs tel que Kenneth Copeland, Joel Osteen, Benny Hinn (quoique ce dernier ait récemment annoncé vouloir corriger sa théologie de la prospérité, après déjà plusieurs tentatives infructueuses par le passé), Creflo Dollar, T. D. Jakes ou Joyce Meyer entre autres? Leur évangile est le suivant, chaque chrétien doit vivre une vie de victoire, c’est sa destinée. Le meilleur est là devant lui, sur cette terre. Et pour remporter la victoire (santé, finances, relations, travail etc), il suffit d’avoir la foi, de proclamer pour obtenir (concept du “positive thinking” où il suffit de penser positivement pour s’attirer des changements positifs). Certains prédicateurs vont jusqu’à penser que nous sommes de petits dieux. Et une part importante du message réside également dans donner plus pour recevoir plus. Dieu récompense. « Good things happen to good people » (de bonnes choses arrivent aux bonnes personnes) et « Blessed » (béni) résumeraient bien la pensée de cet évangile de prospérité.
Suite à cette première partie, nous pouvons effectivement concéder que l’image véhiculée par l’église est peu reluisante. Quelque part, les reproches qui lui sont fait ne sont pas sans fondement. Et si un grand nombre d’églises et de prédicateurs se sont éloignés de la vérité, que dit le message biblique concernant la prospérité ? Dieu ne veut-il pas que l’homme prospère sur cette terre ? Est-ce qu’à nous l’Église, il ne nous veut pas que du bien ? Dans notre deuxième partie, voyons ce que Jésus et ses apôtres nous enseignent concernant la richesse et son lien avec la quête de pouvoir et de reconnaissance dans ce monde.
Nous sommes probablement trois jours avant la crucifixion de Jésus, et avec ses disciples, ils se trouvent à Jérusalem pour fêter ce qui sera leur dernière Pâques ensemble. Les douze n’ont toujours pas saisi ce qui se prépare et alors qu’ils quittent le temple, ils s’arrêtent pour contempler sa grandeur. Cette scène reflète parfaitement ce que l’Église continue à vivre encore aujourd’hui. Notre nature humaine nous attire naturellement vers les belles pierres, les grands édifices religieux, les symboles de pouvoir. Nous en perdons le fil et oublions les réalités spirituelles fondamentales pour vivre une vie au service de Jésus et de son Église. Les attraits du monde sont si fort que nous oublions de veiller.
Prenons maintenant le temps de lister quelques événements marquants de deux millénaires d’histoire de l’Église. Après les nombreuses persécutions que les chrétiens rencontrent, le christianisme finit par devenir une religion dominante de l’Empire Romain sous l’impulsion de l’empereur Constantin puis religion d’ état. Le reste de l’histoire est connu, l’Église catholique (du grec katholikos, universel) grandit vite, s’enrichit, érige des bâtiments sacrés toujours plus somptueux et finit par asseoir une hiérarchie (avec la caste des privilégiés, le clergé, au-dessus du peuple, les malheureux laïcs) avec l’évêque de Rome qui deviendra le pape. Pouvoir et richesse, deux éléments indissociables de la nature humaine et donc de l’histoire de la religion chrétienne.
Vient ensuite la réforme protestante au XVIème siècle qui s’insurge notamment du trafic des indulgences au profit de l’Église et de l’achat d’un salut éternel par les œuvres. S’ensuit une nouvelle scission de l’Église (après le schisme entre l’Orient et l’Occident) et de ce mouvement de protestation naissent de nouveaux courants chrétiens tels que le luthéranisme, le calvinisme, l’anabaptisme, le baptisme. Le sociologue allemand Max Weber, dans son œuvre L’Éthique Protestante et l’Esprit du Capitalisme attribue au protestantisme et plus particulièrement au calvinisme l’essor du capitalisme moderne qui caractérise le fonctionnement économique du monde occidental d’aujourd’hui. Alors que l’ascèse prônait le détachement du monde, le protestantisme donne à la piété une direction nouvelle. La recherche du profit non pas par amour pour la richesse mais pour rendre gloire à Dieu devient acceptable et même le signe de l’approbation divine, la certitude du salut. L’ascétisme et le dur labeur des moines est transféré dans le monde professionnel. Le travail devient une vocation au même titre que la vocation du clergé; là où Dieu place l’homme, l’homme doit exceller pour conquérir la certitude de son salut. Le protestantisme insuffle au capitalisme une éthique, Max Weber parle des “Saints, conscients d’eux-mêmes”, qui s’obligent à avoir une conduite morale irréprochable. Benjamin Franklin, un des pères fondateurs des États-Unis, élevé dans la foi calviniste, aurait dit « The best policy is honesty (« l’honnêteté est la meilleure politique »). Aujourd’hui, le monde occidental est gouverné par le capitalisme et les trois grandes groupes du christianisme que sont les catholiques, les orthodoxes et les protestants ne sont pas en marge lorsqu’il s’agit de faire du profit, d’influencer la place politique et étatique et d’acquérir de grands biens (œuvres d’art, immobilier, placements financiers, entreprises privées etc). En voici quelques exemples.
- Le Vatican est un état autonome dirigé par le pape. Sa richesse est telle qu’il semblerait que même si elle le voulait, l’ Église Catholique ne pourrait pas chiffrer sa fortune.
- L’ Église Orthodoxe quant à elle n’est pas en reste non plus. En Grèce par exemple où elle a le statut d’église d’état (et une forte influence sur la vie politique du pays) et un clergé payé par le gouvernement, elle a été fortement sous pression ces dernières années durant la crise économique et l’austérité qui ont frappé le pays. Son patrimoine se chiffrerait à plusieurs milliards d’euros (elle est le deuxième propriétaire terrien du pays après l’état).
- Les mégachurches protestantes fonctionnent telles de véritables entreprises. En 2015 aux USA, plus de 3 milliards de dollars ont été dépensés rien que pour les édifices religieux. Certaines congrégations ont plus de 50 000 membres et il n’est pas rare que leurs pasteurs soient millionnaires et propriétaires de véhicules de luxe voir de jets privés.
- À l’échelle mondiale maintenant, les dernières estimations concernant la fraude dans les milieux associatifs sont alarmantes. Les églises bénéficieraient de près de 594 milliards de dollars de dons par an. Sur cette somme que les chrétiens confient à l’église, 6% disparaîtraient (soit plus de 35 milliards de dollars) et seulement 32 milliards seraient consacrés pour l’avancement du christianisme auprès de ceux qui ne connaissent pas l’évangile.
Quel évangile est prêché par ces églises bien portantes? Quelle est cette bonne nouvelle annoncée par bon nombre de leurs prédicateurs tel que Kenneth Copeland, Joel Osteen, Benny Hinn (quoique ce dernier ait récemment annoncé vouloir corriger sa théologie de la prospérité, après déjà plusieurs tentatives infructueuses par le passé), Creflo Dollar, T. D. Jakes ou Joyce Meyer entre autres? Leur évangile est le suivant, chaque chrétien doit vivre une vie de victoire, c’est sa destinée. Le meilleur est là devant lui, sur cette terre. Et pour remporter la victoire (santé, finances, relations, travail etc), il suffit d’avoir la foi, de proclamer pour obtenir (concept du “positive thinking” où il suffit de penser positivement pour s’attirer des changements positifs). Certains prédicateurs vont jusqu’à penser que nous sommes de petits dieux. Et une part importante du message réside également dans donner plus pour recevoir plus. Dieu récompense. « Good things happen to good people » (de bonnes choses arrivent aux bonnes personnes) et « Blessed » (béni) résumeraient bien la pensée de cet évangile de prospérité.
Suite à cette première partie, nous pouvons effectivement concéder que l’image véhiculée par l’église est peu reluisante. Quelque part, les reproches qui lui sont fait ne sont pas sans fondement. Et si un grand nombre d’églises et de prédicateurs se sont éloignés de la vérité, que dit le message biblique concernant la prospérité ? Dieu ne veut-il pas que l’homme prospère sur cette terre ? Est-ce qu’à nous l’Église, il ne nous veut pas que du bien ? Dans notre deuxième partie, voyons ce que Jésus et ses apôtres nous enseignent concernant la richesse et son lien avec la quête de pouvoir et de reconnaissance dans ce monde.
Nous sommes probablement trois jours avant la crucifixion de Jésus, et avec ses disciples, ils se trouvent à Jérusalem pour fêter ce qui sera leur dernière Pâques ensemble. Les douze n’ont toujours pas saisi ce qui se prépare et alors qu’ils quittent le temple, ils s’arrêtent pour contempler sa grandeur. Cette scène reflète parfaitement ce que l’Église continue à vivre encore aujourd’hui. Notre nature humaine nous attire naturellement vers les belles pierres, les grands édifices religieux, les symboles de pouvoir. Nous en perdons le fil et oublions les réalités spirituelles fondamentales pour vivre une vie au service de Jésus et de son Église. Les attraits du monde sont si fort que nous oublions de veiller.
Marc 13
1 Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit: Maître, regarde quelles pierres, et quelles constructions! 2 Jésus lui répondit: Vois-tu ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.
Matthieu 24
1 Comme Jésus s'en allait, au sortir du temple, ses disciples s'approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit: Voyez-vous tout cela? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. 3 Il s'assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde? 4 Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous séduise.
Luc 21
34 Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l'improviste; 35 car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. 36 Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme.

Deux faits marquants viennent bouleverser tout ce que l’homme croit savoir de la religion. Jésus prophétise sur la destruction du temple de Jérusalem, la destruction de la maison de Dieu. Et cela se produira effectivement comme il l’a prédit en l’an 70 (le temple est détruit par l’armée romaine). Si cette destruction préfigure la mort du Christ, elle annonce surtout la fin du monde comme les hommes l’ont connu et l’arrivée d’un nouveau royaume en la résurrection du Fils de Dieu.
Jésus est venu remplacer le temple. Et ceux qui se proclament du Christ seront appelés à devenir les vrais adorateurs du Père, adorateurs en esprit et en vérité. Le christianisme devient le premier mouvement religieux sans bâtiment officiel servant au culte. Les premiers chrétiens (l’ekklesia, l’ Église, soit la communauté de croyants et non pas un bâtiment) se retrouvaient là où ils pouvaient (dans les maisons, à l’extérieur, sur les chemins etc).
Jésus est venu remplacer le temple. Et ceux qui se proclament du Christ seront appelés à devenir les vrais adorateurs du Père, adorateurs en esprit et en vérité. Le christianisme devient le premier mouvement religieux sans bâtiment officiel servant au culte. Les premiers chrétiens (l’ekklesia, l’ Église, soit la communauté de croyants et non pas un bâtiment) se retrouvaient là où ils pouvaient (dans les maisons, à l’extérieur, sur les chemins etc).

L’image que nous avons de l’ Église aujourd’hui est tellement distordue que nous avons du mal à nous imaginer l’église primitive des premiers siècles. Et si le christianisme actuel semble indiquer une route toute tracée vers la réussite et la prospérité, rappelons-nous que pour des millions de chrétiens, suivre Jésus est un chemin de souffrance et de persécution. Pour finir, revenons à la grande question qui nous préoccupe depuis le début. Finalement, il n’est pas question de savoir si un chrétien à le droit de gagner 120 000 euros par an ou d’acheter une voiture de sport ou bien de partir en vacances sur une île exotique. Il n’est pas question non plus de savoir si le signe d’une marche par la foi se traduit soit par la persécution, soit par la bénédiction. La véritable question est de savoir si nous veillons réellement ou si les attraits de ce monde ne nous ont pas fait oublier le retour du Christ et la perspective d’une terre nouvelle. L’homme qui se confie en l’Eternel peut-il réussir à veiller tout en s’attachant aux choses matérielles de ce monde ? Là est la question que chacun doit se poser.
Pour ceux qui souhaitent faire le point sur leur vie d’église, la place qu’ils occupent dans leur communauté et sur la direction que prend leur propre vie, voici quelques éléments sur lesquels ils peuvent réfléchir:
Pour ceux qui souhaitent faire le point sur leur vie d’église, la place qu’ils occupent dans leur communauté et sur la direction que prend leur propre vie, voici quelques éléments sur lesquels ils peuvent réfléchir:
- Est-ce que le retour de Jésus est une réalité qui vous préoccupe ? Avez-vous à cœur le salut des âmes ?
- Pensez-vous à l’éternité ?
- Est-ce que vous témoignez de votre foi autour de vous ?
- À quoi consacrez-vous votre temps libre et votre énergie ?
- Est-ce que vous êtes attachés à ce que vous possédez ?
- Quel est le but ultime de votre vie ?
- Pour ceux qui ont des enfants, vous souhaitez probablement qu’ils réussissent dans la vie. Mais comment définiriez-vous cette réussite ?
- Si vous allez régulièrement à l’église, pour quelle raison le faites-vous ?
- Pensez-vous être dans la consommation, dans le service, ou dans une position à occuper ?
- Avez-vous le sentiment que les gens vous connaissent dans votre église ?
- Est-ce que vous portez des masques ?
- Est-ce que l’église est pour vous une communauté où vous sentez que vous grandissez en maturité ?
- Pour qui bâtissez-vous ?
Marc 10
17 Et comme il sortait pour se mettre en chemin, un homme accourut, et se mit à genoux devant lui, et lui fit cette demande : Maître qui es bon, que ferai-je pour hériter la vie éternelle? 18 Et Jésus lui répondit : pourquoi m'appelles-tu bon? il n'y a nul être qui soit bon que Dieu. 19 Tu sais les Commandements : Ne commets point adultère. Ne tue point. Ne dérobe point. Ne dis point de faux témoignage. Ne fais aucun tort à personne. Honore ton père et ta mère. 20 Il répondit, et lui dit : Maître, j'ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse. 21 Et Jésus ayant jeté l'œil sur lui, l'aima, et lui dit : il te manque une chose; va, et vends tout ce que tu as, et donne le aux pauvres, et tu auras un trésor au ciel; puis viens, et suis moi, ayant chargé la croix. 22 Mais il fut fâché de ce mot, et s'en alla tout triste, parce qu'il avait de grands biens.
23 Alors Jésus ayant regardé alentour, dit à ses Disciples : combien difficilement ceux qui ont des richesses entreront-ils dans le Royaume de Dieu. 24 Et ses Disciples s'étonnèrent de ces paroles; mais Jésus prenant encore la parole, leur dit : mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient aux richesses d'entrer dans le Royaume de Dieu! 25 Il est plus aisé qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille, qu'il ne l'est qu'un riche entre dans le Royaume de Dieu. 26 Et ils s'en étonnèrent encore davantage, disant entre eux : et qui peut être sauvé? 27 Mais Jésus les ayant regardés, leur dit : cela est impossible quant aux hommes, mais non pas quant à Dieu; car toutes choses sont possibles à Dieu.
28 Alors Pierre se mit à lui dire : voici, nous avons tout quitté, et t'avons suivi. 29 Et Jésus répondant, dit : en vérité je vous dis, qu’il n'y a personne qui ait laissé ou maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l'amour de moi, et de l’Evangile, 30 Qui n'en reçoive maintenant en ce temps-ci cent fois autant, maisons, et frères, et sœurs, et mère, et enfants, et champs, avec des persécutions; et dans le siècle à venir, la vie éternelle. 31 Mais plusieurs qui sont les premiers, seront les derniers; et les derniers seront les premiers.