Ces derniers temps je suis en manque d'inspiration. Je ne trouve pas le temps d'écrire. Et puis lorsque je prends ne serait-ce que 5 minutes, je ne suis pas satisfaite de la pauvreté de ce qui ressort et qui n'est pas en adéquation avec ce qui bouillonne dans ma tête H/24. Dans ces moments là, le pratique de la vie m'atteint à la vitesse de la lumière. Quand c'est comme ça, je ne trouve le temps pour rien. En fait, dans ces moments là, je ne suis qu'une boule d'énergie pratique. Tout n'est que faire. Il faut faire faire et refaire. Se poser, prendre le temps de penser et d'écrire, prendre le temps d'observer et de lire n'existe alors plus que dans les regrets de mes dernières pensées alors que Morphée vient me guetter. En faite, si j'y réfléchis de plus près, je réussis toujours à comprendre pourquoi je me noie dans le pratique de la vie. Celui ou à la fin de la journée je n'ai pas grand chose à raconter. Je suis de celles qui pensent et vivent pratique parce qu'elles ont la trouille de ne pas savoir. Je suis de celles qui pensent pratique parce qu'elles pensent sans cesse qu'elles n'y arriveront pas, qu'elles rêvent trop et que le pratique est un moyen d'échapper à tout ça, pour un temps limité. J'ai démissionné le 30 Avril de mon poste de référente éducative en Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale. Depuis, un sentiment étrange m'habite, celui de ne pas savoir. De ne pas savoir de quoi la vie sera faite, certes, mais surtout de ne pas savoir exactement ce que j'aurai moi-même envie de faire. Beaucoup de projets m'habitent, une multitude même mais le problème, c'est que je suis de celles qui se limitent sans cesse. Je suis limitante pour moi même et c'est très handicapant au quotidien. Je n'ai jamais été très ambitieuse. Je suis de celles pour qui la dévalorisation vient étouffer l'ambition.
J'ai aimé ce travail, j'ai aimé mes collègues. Les familles en difficulté que j'ai accompagnées m'ont appris énormément et m'ont parfois poussée dans mes retranchements, dans mes angoisses enfouies. Elles m'ont appris à faire ressortir le meilleur de moi et à travailler mes défauts.
Au fond, j'ai toujours su que je ne passerai pas ma vie à être référente éducative dans un CHRS. J'ai toujours rêvé d'un ailleurs. Mais je dois dire que mes rêves restent toujours flous. Je rêve d'un ailleurs sans savoir où, d'un après sans savoir quoi exactement et d'un meilleur sans savoir pourquoi. Mais j'ai cette conviction profonde que tout ira bien. Je travaille donc sur moi ces derniers temps. Je suis de celles qui ont du mal à lâcher prise. Notre projet de départ en Septembre commence à prendre de l'allure alors que les pièces de notre maison se vident au fur et à mesure des semaines. Alors là, forcément j'y pense. Je pense à ce qu'on quitte, à ce que l'on va laisser dernière nous. Je pense forcément à ce confort de vie dont on va se séparer; je pense à ma famille d'avec laquelle je vais m'éloigner; je pense à ma douce jument que je vais quitter et à cette nature verte et à ces forêts auxquelles je suis profondément attachée. Je suis de celles qui pensent à un ailleurs mais qui se restreindraient par peur de ne pas être à la hauteur. Ces derniers temps je me noie dans le pratique parce que le peu d'encouragement à réussi à me décourager. Cette semaine, alors que j'étais à ce fameux repas partage de départ et que je me suis égarée dans un bâillement soudain (venant me rappeler que les nuits ne sont plus celles d'antan), cette remarque est venue agresser mes oreilles: "ah ben oui, c'est difficile d'avoir l'impression de travailler" (plus une petit rire qui va bien). Une petite remarque lancée comme ça, l'air de rien. J'ai souri parce que je n'ai jamais été du genre à rentrer dedans. Je suis de celles que tout le monde peu penser de son côté sans que ce ne soit le cas. Contrarier et contredire ne fait tout simplement pas parti de moi. Je n'ai pas envie de rentrer dans le débat de celui qui en fait le plus durant ses journées. Il n'y a que les mamans ayant fait le choix de rester à la maison pour comprendre ce que c'est que de rester avec son enfant H/24 (et pour ma part, sans écran pour occuper un fils plein d"énergie). Mes journées ne sont pas plus dures que quelqu'un qui travaille, mais elles ne sont pas moins dures non plus. Je suis de celles qui parient sur l'avenir en vivant le moment présent avec son enfant. Je suis de celles qui décident de faire ce qu'elles pensent être le mieux. Une chose est sûre, depuis que j'ai fait le choix de m'occuper de mon fils, je réussis plus souvent à être comme une enfant: Vivre au jour le jour, ne pas se soucier des lendemains, ne pas vivre dans le passé. "Chaque jour suffit sa peine, demain aura soin de lui même". Cette parole de la Bible résonne souvent en moi parce que c'est ce qu'un enfant vous oblige à faire au quotidien. Je suis de celles qui travaillent dure pour gagner en assurance. Je suis de celles qui sont hypersensibles et d'une grande résilience. Je suis de celles qui rêvent grand alors qu'elles se voient petites. Je suis de celles qui veulent toujours le bien des autres avant leur propre confort. Je suis de celles, A la fois simple et différente, Je suis moi et vous êtes vous. C'est ça la richesse de l'être.
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AuteurMandy, ArchivesCatégories |