Pourquoi la souffrance

Cette question que chacun est amené à se poser au moins une fois dans sa vie - et peut-être sans jamais trouver une réponse vraiment satisfaisante - est très probablement LA question qui revient le plus souvent. Et cette question que seul un humain peut se poser est étroitement liée à l’existence de Dieu.
Si Dieu existe, ce dieu que les chrétiens disent être amour, et qu’il est tout puissant alors pourquoi la souffrance ?
Nous sommes tous confrontés à la souffrance de près ou de loin et sous différentes formes (maladie, violence, oppression, abus, harcèlement, dépression, solitude, vengeance, colère etc). Pour ma part, ma foi chrétienne n’a jamais été un frein quand à me questionner sur la souffrance. Au contraire, elle m’a poussé à en trouver le sens profond. Dans ma réflexion que je vous partage ici, je ne prétends pas apporter de réponses définitives mais simplement un cheminement de pensées qui m’est apparu comme le plus satisfaisant. Qui pourrait prétendre avoir découvert l’explication à un problème aussi complexe ? Après tout, la souffrance fait partie de ces mystères qui entourent l’existence de l’homme et dont il ne pourra peut-être jamais se défaire ni percer les secrets malgré l’expérience profonde qu’il en a dans son quotidien.
Pour commencer, balayons d’un revers de main l’argument qui fait supporter aux religions et à Dieu tout le poids de la souffrance et de la violence dans l’histoire de l’humanité (les croisades menées par l’Église, les conflits entre catholiques et protestants ou entre chiites et sunnites, l’hindouisme et la persécution des minorités etc). Les régimes totalitaires du XXème siècles (régimes nazis, communistes, fascistes, socialistes) ainsi que de nombreux hommes de guerres sanguinaires venus d’Asie (Genghis Khan, Timur etc) ont commis les plus grandes atrocités de l’histoire de l’humanité. En conclusion, l’homme est seul responsable de la violence sur cette terre, qu’il croit en Dieu ou non. La souffrance est là et elle ne peut pas rayer de la carte l’existence de Dieu, bien au contraire.
Mais alors toute cette souffrance, quelle en est son origine ? Si nous ne sommes pas le fruit du hasard ou d’un grand bang cosmique et qu’un Dieu créateur a délibérément voulu créer l’homme, ne pouvait-il pas nous donner existence dans un monde sans souffrance ? Un passage dans la Bible nous révèle dès la Genèse qu’il y a effectivement un dilemme auquel fait face non pas seulement l’homme mais Dieu également. Quelque part, c’est rassurant. Si la question de la souffrance est un problème si complexe même pour Dieu, alors il semble normal que cette question soit au centre de nos préoccupations depuis la nuit des temps.
Si Dieu existe, ce dieu que les chrétiens disent être amour, et qu’il est tout puissant alors pourquoi la souffrance ?
Nous sommes tous confrontés à la souffrance de près ou de loin et sous différentes formes (maladie, violence, oppression, abus, harcèlement, dépression, solitude, vengeance, colère etc). Pour ma part, ma foi chrétienne n’a jamais été un frein quand à me questionner sur la souffrance. Au contraire, elle m’a poussé à en trouver le sens profond. Dans ma réflexion que je vous partage ici, je ne prétends pas apporter de réponses définitives mais simplement un cheminement de pensées qui m’est apparu comme le plus satisfaisant. Qui pourrait prétendre avoir découvert l’explication à un problème aussi complexe ? Après tout, la souffrance fait partie de ces mystères qui entourent l’existence de l’homme et dont il ne pourra peut-être jamais se défaire ni percer les secrets malgré l’expérience profonde qu’il en a dans son quotidien.
Pour commencer, balayons d’un revers de main l’argument qui fait supporter aux religions et à Dieu tout le poids de la souffrance et de la violence dans l’histoire de l’humanité (les croisades menées par l’Église, les conflits entre catholiques et protestants ou entre chiites et sunnites, l’hindouisme et la persécution des minorités etc). Les régimes totalitaires du XXème siècles (régimes nazis, communistes, fascistes, socialistes) ainsi que de nombreux hommes de guerres sanguinaires venus d’Asie (Genghis Khan, Timur etc) ont commis les plus grandes atrocités de l’histoire de l’humanité. En conclusion, l’homme est seul responsable de la violence sur cette terre, qu’il croit en Dieu ou non. La souffrance est là et elle ne peut pas rayer de la carte l’existence de Dieu, bien au contraire.
Mais alors toute cette souffrance, quelle en est son origine ? Si nous ne sommes pas le fruit du hasard ou d’un grand bang cosmique et qu’un Dieu créateur a délibérément voulu créer l’homme, ne pouvait-il pas nous donner existence dans un monde sans souffrance ? Un passage dans la Bible nous révèle dès la Genèse qu’il y a effectivement un dilemme auquel fait face non pas seulement l’homme mais Dieu également. Quelque part, c’est rassurant. Si la question de la souffrance est un problème si complexe même pour Dieu, alors il semble normal que cette question soit au centre de nos préoccupations depuis la nuit des temps.
Genèse 6
5 L'Eternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. 6 L'Eternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. 7 Et l'Eternel dit: J'exterminerai de la face de la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits.
8 Mais Noé trouva grâce aux yeux de l'Eternel.
La question de la souffrance est directement liée à la question du bien et du mal. Si nous souffrons, c’est parce que le mal existe, que le diable a corrompu l’homme par le péché et que la mort est devenue la fin inévitable de toute vie. Le cœur de l’homme est mauvais depuis qu’il a décidé d’abandonner Dieu et suivre son propre chemin de liberté. La bonne nouvelle, c’est que face à la souffrance, Dieu ne reste pas insensible car il a un cœur (« Il fut affligé en son cœur »), un cœur qui s’attriste, un cœur qui aime. Dieu n’est pas la source du problème de la souffrance mais bien la solution.
Et ici, nous nous rapprochons de l’étrange situation contre laquelle nous ne pouvons pas lutter. Il ne peut y avoir d’amour sans souffrance. Cette réalité est difficile à accepter mais pourtant c’est la réalité de notre condition humaine. Les robots ne ressentent rien, n’aiment pas ,donc ne peuvent pas souffrir. Nous ne sommes pas des robots, ni même des animaux. Nous sommes des êtres libres, conscients de nous-mêmes, conscients de principes moraux immuables et doués d’une capacité créatrice et imaginative. Dieu nous a créés à son image parce qu’il est amour et il a donc pris le risque de créer l’homme avec la capacité de refuser son amour. Qui de nous ne prendrait pas le risque d’avoir un enfant par peur de le voir un jour s’éloigner de nous en disant « Je ne t’aime plus » ? L’appel de l’amour est plus fort (il le fut pour Dieu en tout cas).
La souffrance est là, bien présente. Mais si nous nous interrogeons sur la question de la souffrance, c’est bien que nous avons un cœur, une âme en peine. On ne peut pas et ressentir cette souffrance et en même temps dire que Dieu n’existe pas. Au contraire, si on crie à lui ou même contre lui en colère, c’est que quelque part nous avons l’intime conviction que quelque chose ne tourne pas rond. Et seul un être spirituel tel que nous (l’homme a un esprit) a le luxe de découvrir le sens profond de sa vie : aimer et être aimé.
Soyons honnêtes, tous autant que nous sommes. Si nous devions imaginer l’oraison funèbre prononcée lors de nos obsèques, que voudrions nous qu’il soit dit de nous ? Qu’est ce que nous voudrions laisser dans les mémoires ? Très probablement des souvenirs d’amour, de compassion, de don de soi. L’amour est ancré au plus profond de nous.
Mais alors si Dieu nous aime, sans pour autant nous contraindre à l’aimer en retour (l’amour est libre et ne peut être contraint) et que de cette liberté découle l’abandon, le mal et la souffrance, quelle solution l’homme peut-il apporter au problème ? Aucune, mais pour autant Dieu ne reste pas silencieux ou inactif quoique l’on puisse croire. La souffrance (émotionnelle et physique), il la connaît mieux qu’aucun être humain ne la connaîtra jamais. Il l’a même affrontée personnellement en la personne de Jésus vivant sur cette terre pendant plus de 30 ans. Il a supporté la souffrance sous toutes ses formes (le harcèlement, la nudité, la torture, l’humiliation, les crachats puis la crucifixion). Et la consécration suprême de son amour fut de vivre comme l’homme le silence de Dieu, la plus grande des souffrances, le mystère de deux éléments indissociables, l’amour et la souffrance, l’existence et l’absence et enfin l’abandon face à la réalité du péché et d’un monde en perdition. Mais c’est de cette séparation qu’il nous réunit à nouveau avec le père et nous ramène à la vie.
Et ici, nous nous rapprochons de l’étrange situation contre laquelle nous ne pouvons pas lutter. Il ne peut y avoir d’amour sans souffrance. Cette réalité est difficile à accepter mais pourtant c’est la réalité de notre condition humaine. Les robots ne ressentent rien, n’aiment pas ,donc ne peuvent pas souffrir. Nous ne sommes pas des robots, ni même des animaux. Nous sommes des êtres libres, conscients de nous-mêmes, conscients de principes moraux immuables et doués d’une capacité créatrice et imaginative. Dieu nous a créés à son image parce qu’il est amour et il a donc pris le risque de créer l’homme avec la capacité de refuser son amour. Qui de nous ne prendrait pas le risque d’avoir un enfant par peur de le voir un jour s’éloigner de nous en disant « Je ne t’aime plus » ? L’appel de l’amour est plus fort (il le fut pour Dieu en tout cas).
La souffrance est là, bien présente. Mais si nous nous interrogeons sur la question de la souffrance, c’est bien que nous avons un cœur, une âme en peine. On ne peut pas et ressentir cette souffrance et en même temps dire que Dieu n’existe pas. Au contraire, si on crie à lui ou même contre lui en colère, c’est que quelque part nous avons l’intime conviction que quelque chose ne tourne pas rond. Et seul un être spirituel tel que nous (l’homme a un esprit) a le luxe de découvrir le sens profond de sa vie : aimer et être aimé.
Soyons honnêtes, tous autant que nous sommes. Si nous devions imaginer l’oraison funèbre prononcée lors de nos obsèques, que voudrions nous qu’il soit dit de nous ? Qu’est ce que nous voudrions laisser dans les mémoires ? Très probablement des souvenirs d’amour, de compassion, de don de soi. L’amour est ancré au plus profond de nous.
Mais alors si Dieu nous aime, sans pour autant nous contraindre à l’aimer en retour (l’amour est libre et ne peut être contraint) et que de cette liberté découle l’abandon, le mal et la souffrance, quelle solution l’homme peut-il apporter au problème ? Aucune, mais pour autant Dieu ne reste pas silencieux ou inactif quoique l’on puisse croire. La souffrance (émotionnelle et physique), il la connaît mieux qu’aucun être humain ne la connaîtra jamais. Il l’a même affrontée personnellement en la personne de Jésus vivant sur cette terre pendant plus de 30 ans. Il a supporté la souffrance sous toutes ses formes (le harcèlement, la nudité, la torture, l’humiliation, les crachats puis la crucifixion). Et la consécration suprême de son amour fut de vivre comme l’homme le silence de Dieu, la plus grande des souffrances, le mystère de deux éléments indissociables, l’amour et la souffrance, l’existence et l’absence et enfin l’abandon face à la réalité du péché et d’un monde en perdition. Mais c’est de cette séparation qu’il nous réunit à nouveau avec le père et nous ramène à la vie.
Matthieu 27
45 Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. 46 Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Eli, Eli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? 47 Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Il appelle Elie. 48 Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. 49 Mais les autres disaient:
Laisse, voyons si Elie viendra le sauver. 50 Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit.
La souffrance fait partie de ce monde et bien souvent, elle nous atteint de plein fouet. Elle est là, bien présente, telle une ombre insaisissable dont on ne peut se débarrasser. Parfois nous réussissons à en tirer un sens, une explication dès qu’elle se présente à nous; d’autres fois cela prend des années mais souvent la règle reste celle du mystère. Et la réalité de ce mystère est si profonde que tout être plongé dans les ténèbres de la souffrance se demande alors pourquoi Dieu est absent.
On ne peut souffrir que parce que l’on peut être aimé. Et Dieu nous aime d’un amour qui se donne comme personne ne pourra jamais nous le donner. Alors dans notre affliction, rappelons nous que Dieu est là, il n’est pas absent, bien au contraire.
D’un point de vue pratique, comment faire face à la souffrance et comment soutenir ceux autour de nous qui traversent les heures les plus sombres de leur existence ? Parfois le silence est la marque d’amour la plus puissante. Ne faisons pas comme les amis de Job (le livre de Job est un des plus anciens écrits de la Bible et incontestablement un des plus marquants de la littérature concernant la souffrance) qui vinrent avec leurs raisonnements et leurs opinions pour finalement l’accuser. Mais ne fuyons pas non plus ceux qui souffrent, ne les abandonnons pas par peur de ne savoir quoi dire. Rappelons-leur simplement par notre présence que Dieu est là et que lui aussi souffre de tous ces malheurs qui s’abattent sur cette terre. Face à la souffrance, dans un premier temps, il n’y a pas de réponse intellectuelle, philosophique ou théologique à apporter (même si elle peut venir par la suite) mais simplement une réponse émotionnelle et compassionnelle. N’ayons pas peur d’exprimer notre amour. Et pour ceux qui souffrent, si vous en avez la capacité, venez en aide à votre prochain. Il y a une
puissance thérapeutique à oublier ses afflictions et à venir en aide aux autres.
On ne peut souffrir que parce que l’on peut être aimé. Et Dieu nous aime d’un amour qui se donne comme personne ne pourra jamais nous le donner. Alors dans notre affliction, rappelons nous que Dieu est là, il n’est pas absent, bien au contraire.
D’un point de vue pratique, comment faire face à la souffrance et comment soutenir ceux autour de nous qui traversent les heures les plus sombres de leur existence ? Parfois le silence est la marque d’amour la plus puissante. Ne faisons pas comme les amis de Job (le livre de Job est un des plus anciens écrits de la Bible et incontestablement un des plus marquants de la littérature concernant la souffrance) qui vinrent avec leurs raisonnements et leurs opinions pour finalement l’accuser. Mais ne fuyons pas non plus ceux qui souffrent, ne les abandonnons pas par peur de ne savoir quoi dire. Rappelons-leur simplement par notre présence que Dieu est là et que lui aussi souffre de tous ces malheurs qui s’abattent sur cette terre. Face à la souffrance, dans un premier temps, il n’y a pas de réponse intellectuelle, philosophique ou théologique à apporter (même si elle peut venir par la suite) mais simplement une réponse émotionnelle et compassionnelle. N’ayons pas peur d’exprimer notre amour. Et pour ceux qui souffrent, si vous en avez la capacité, venez en aide à votre prochain. Il y a une
puissance thérapeutique à oublier ses afflictions et à venir en aide aux autres.