Tu es là, nichée au creux de moi. Je mentirai de dire que toutes les grossesses se ressemblent. J’ai l’impression d’avoir pris le grand express hier et te voilà presque dans nos bras aujourd’hui. Nous avons capturé quelques instants de vie, immortalisé ce ventre qui s’est arrondi par la vie qui grandit. Bien plus rare que pour ton frère c’est vrai, mais on m’a toujours dit que la quantité importait peu. Ma fille, tu es bien là: reine de mon cœur, abeille de mon printemps. Tu nous apportes un peu de miel dans des temps qui se veulent toujours plus anxiogènes, étouffant et restrictifs. Éduquer et instruire deviennent une sorte de parcours du combattant, mais heureusement l’amour lui est là à portée de main. Prendre le temps de vivre, de vivre libre, je chérirai une fois de plus ce choix ancré au plus profond de moi. Loin du tumulte des horaires, on prendra nous aussi le temps de vivre. Je prendrai le temps de te voir t’éveiller et t’émerveiller. Tu deviendras à ton tour celle qui rythme mes journées. Venant compléter ton grand frère à merveille. Vous ferez la paire, celle de mon cœur. Il sera ton côté vanille et toi son côté fraise. Peut être seras tu son côté téméraire et lui ta force tranquille. Une chose est sûre, vous serez le reflet de mes yeux, le but de ma vie entres grandes responsabilités et joies profondes. Vous donner le meilleur et être là à chaque instant. Être là au quotidien et contribuer à façonner vos cœurs, ma plus grande joie. Ma fille, tu prends déjà toute la place qui te revient, te manifestant bien plus souvent comme pour ne pas être oubliée dans ces journées bien souvent focalisées sur mon premier né. En 9 mois, inquiétudes et joies profondes ont eu le temps de se mêler. Et, si on oubli les douleurs de l’enfantement assez rapidement grâce à la force de ce petit corps innocent posé sur notre corps meurtri, on ne peut pour autant pas nier que parfois l’angoisse et la peur d’avoir mal à nouveau se rappellent à nous. Ma fille, tu vas être le soleil qui me réchauffera après la tempête de l’effort. Te découvrir toi et ton petit visage. Voir ces traits qui seront peut être semblables à ceux de ton frère ou complètement différents et puis te rencontrer avec ton caractère unique. Je n’ai jamais douté que je pourrai autant aimer. T’aimer aussi fort que ton frère que j’aime déjà éperdument. L’amour se multiplie, c’est sûr. Il s’est multiplié au moment où ce test de grossesse a révélé que tu étais bel et bien là nichée au creux de moi. Mes enfants, ma plus grande fierté. Aucun doute, Caleb est le prince de mes jours , mon doux flocon hivernal me rappelant sans cesse la beauté, la douceur et la tranquillité des paysages enneigés tout comme tu seras la fleur de mon printemps, celle qui appelle le renouveau, le changement de décor et le dynamisme qui nous habite quand le soleil revient. Et puis, durant 9 mois, j’ai encore fait la merveilleuse et parfois douloureuse expérience de ce corps qui change, qui s’adapte, qui fait grandir la vie. Se sentir si puissante et fragile, forte et vulnérable à la fois. Bien sûr il y a ces cicatrices qui rappelleront à jamais le miracle que mon corps a opéré. Des cicatrices à dompter mais me rappelant sans cesse cette belle réalité, nous sommes là pour passer le relais. Nos corps ne sont pas éternels, ils vieillissent laissant place à de nouveaux corps, beaux, roses, parfaits, les vôtres. Vous avoir et ne pas avoir peur de la suite. Être confiante malgré les incertitudes à venir, malgré la situation mondiale, malgré une situation financière encore instable. Se détacher des modèles sociétaux préconçus. Savoir que notre maison ce n’est pas ce que l’on possède mais que c’est tout simplement là où nous sommes, tous ensemble, heureux et confiants. Notre maison elle sera partout, partout ou nous marcherons main dans la main. Notre maison, elle sera là où il y aura vos rires, votre odeur et nos regards amoureux. La famille. Ma fille, j’espère que tu ne m’en voudras pas de ce placard rempli de liberty et de rose poudré. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Bien sûr, il y a du vert d’eau, du jaune et du camel aussi, mais surtout beaucoup de fleuri. C’est l’appel du printemps et les clichés girly. Ceux qui font aujourd’hui beaucoup parler dans une société qui se veut de plus en plus non genrée. Mais, au-delà des habits liberty, loin de la mode féministe actuelle qui ne ressemble en rien à ce que je souhaite te transmettre, je m’appliquerai à te montrer ce qu’une femme a à offrir dans un monde si abîmé et perverti. Etre une fille, c’est beau, c’est fort, ce n’est pas plus ou moins bien qu’être un garçon. Être une fille c’est différent et complémentaire. Homme et femme fait pour marcher main dans la main dans la même direction. Éduquer un garçon à respecter les filles et éduquer une fille à respecter les garçons. Reconnaître les différences pour équiper chacun. Reconnaître les différences pour cultiver leur cœur. Voila la mission qui va se dérouler sous notre toit durant les prochaines années. Ma fille, tu es là, nichée au creux de moi. Je m’apprête à me détacher de cette fusion cocon de 9 mois. Autant apprécié que redouté, ce moment ou mon corps ne sera plus ton unique espace de protection. Ma fille, je t’ai portée, Dieu t’a façonné, à l’abri des regards. Ton corps dans le mien, mon corps pour le tien. Ma fille, tu es là nichée au creux de moi et nous sommes plus que prêt à t’accueillir au creux de nos bras, à nous enivrer de ton odeur de nouveau né et à t’aimer pour l’éternité.
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AuteurChrétienne, ArchivesCatégories |