Partie II - La dépression dans la Bible

Il existe un sujet sur lequel l’Église reste dangereusement silencieuse, c’est le suicide. En parler est encore plus tabou que de parler de sexualité. Personnellement, je n’ai jamais entendu de prédication sur le sujet dans toutes les églises où j’ai été. Et pourtant, si quelqu’un devrait oser parler de la mort, de l’origine des souffrances humaines et de l’espoir en Jésus Christ, c’est bien l’Église. Aujourd’hui dans le monde, la dépression est la cause majeure d’incapacité. Aux États-Unis, c’est près de 17,3 millions d’adultes qui ont eu en 2017 une dépression majeur. Et à l’échelle de la planète, plus de 60% de ceux qui mettent fin à leur vie souffraient de troubles mentaux. Face au suicide, la dépression est un facteur de risque très élevé. Notre existence est empreinte de souffrance, d’échecs, de mauvaises décisions, parfois d’erreurs monumentales, de masques cachant le désespoir, de solitude, de rejet, de vices, d’infirmités, de pertes, de circonstances terribles, de violence, de colère, de stress intense et de regrets. Et si quelqu’un déclare que sa vie est un long fleuve tranquille, vous pouvez être sûr qu’il est un menteur. Des tempêtes balayent régulièrement nos vies et si jusqu’à présent vous avez été épargnés, préparez-vous, une tempête viendra inexorablement mettre à l’épreuve vos fondations.
Et les troubles mentaux dans tout ça, direz-vous?
Quelque part, nous sommes tous troublés à un moment ou un autre de notre vie, que ce soit physiquement, psychologiquement, socialement ou spirituellement. Face à une situation de stress intense, telle personne va arriver au bout de ses limites et grâce aux antidépresseurs reprendra rapidement le cours de la vie. Une autre personne aura besoin d’un accompagnement thérapeutique pour s’en sortir. Quelqu’un d’autre encore devra complètement modifier sa vision du monde afin de trouver le véritable sens à sa vie. Et face à une dépression majeur, il faudra aller consulter le corps médical (médecin, psychiatre, psychologue, thérapeute etc.).
La dépression est une réalité qui ne fait aucune discrimination; homme, femme, enfant, riche, pauvre, nord, sud, personne n’est intouchable. Nous vivons dans un monde brisé où l’égoïsme et la méchanceté prédominent. Et si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous reconnaissons que nous sommes tous vulnérables.
De plus la chimie du corps humain est d’une complexité déconcertante. Alors oui, notre balance hormonale (dopamine, ocytocine, cortisol, adrénaline, endorphine, sérotonine etc.) peut être mise à mal et il existe très certainement des prédispositions génétiques à telle ou telle maladie. Mais bien souvent, ce qui nous met à mal, ce sont les pertes, les blessures, nos actions (ou notre inaction) et notre environnement. Voilà ce qui influence nos émotions et notre cerveau.
La bonne nouvelle, c’est que la dépression n’est pas un arrêt de mort. La guérison est possible et la plupart de ceux qui en souffrent finissent par trouver de l’aide et à aller mieux. Et quant au suicide, c’est la mort la plus évitable qui soit. Le suicide n’est pas le problème, seulement la solution à un problème insoluble qui bien souvent porte la marque de la dépression. En tant que chrétien, nous savons qu’en Jésus Christ, il n’existe pas de lieu de captivité dont il ne puisse nous délivrer.
L’espoir fait vivre. Malheureusement la pensée suicidaire nous affirme qu’il n’y a plus d’espoir. Comment est-ce possible d’avoir la foi en Dieu et pourtant perdre espoir jusqu’à préférer la mort? En tant que chrétien, nous ne sommes pas immunisés contre la souffrance qui est le lot de tous. Parfois, dans une église, on osera mentionner ces personnages bibliques qui ont été au fond de la vallée. Mais pour une fois, allons un peu plus loin dans cette vallée et parlons de l’ombre de la mort qui se cache derrière le désespoir. Car oui, cela arrive même aux chrétiens de se retrouver si bas qu’ils en viennent à souhaiter la mort. La Bible nous parle de ces hommes, de ces femmes, que Dieu n’a pas oubliés et qu’il a relevés. Avec Dieu et en Dieu, la dépression n’a jamais le dernier mot.
Dans une première partie, nous avions étudié les cas de suicides dans la Bible, étudié le parcours de cinq hommes qui ont mis fin à leur vie de façon tragique. Dans cette deuxième partie, nous allons maintenant nous pencher sur le cas de ceux qui se sont enfoncés dans le désespoir, frôlant parfois la mort mais qui finalement ont choisi la vie. Leur histoire nous révélera le cœur de Dieu et ses projets de guérison pour tout un chacun. Et dans cette guérison, nous découvrirons comment Dieu communique sa grâce.
Plan
Et les troubles mentaux dans tout ça, direz-vous?
Quelque part, nous sommes tous troublés à un moment ou un autre de notre vie, que ce soit physiquement, psychologiquement, socialement ou spirituellement. Face à une situation de stress intense, telle personne va arriver au bout de ses limites et grâce aux antidépresseurs reprendra rapidement le cours de la vie. Une autre personne aura besoin d’un accompagnement thérapeutique pour s’en sortir. Quelqu’un d’autre encore devra complètement modifier sa vision du monde afin de trouver le véritable sens à sa vie. Et face à une dépression majeur, il faudra aller consulter le corps médical (médecin, psychiatre, psychologue, thérapeute etc.).
La dépression est une réalité qui ne fait aucune discrimination; homme, femme, enfant, riche, pauvre, nord, sud, personne n’est intouchable. Nous vivons dans un monde brisé où l’égoïsme et la méchanceté prédominent. Et si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous reconnaissons que nous sommes tous vulnérables.
De plus la chimie du corps humain est d’une complexité déconcertante. Alors oui, notre balance hormonale (dopamine, ocytocine, cortisol, adrénaline, endorphine, sérotonine etc.) peut être mise à mal et il existe très certainement des prédispositions génétiques à telle ou telle maladie. Mais bien souvent, ce qui nous met à mal, ce sont les pertes, les blessures, nos actions (ou notre inaction) et notre environnement. Voilà ce qui influence nos émotions et notre cerveau.
La bonne nouvelle, c’est que la dépression n’est pas un arrêt de mort. La guérison est possible et la plupart de ceux qui en souffrent finissent par trouver de l’aide et à aller mieux. Et quant au suicide, c’est la mort la plus évitable qui soit. Le suicide n’est pas le problème, seulement la solution à un problème insoluble qui bien souvent porte la marque de la dépression. En tant que chrétien, nous savons qu’en Jésus Christ, il n’existe pas de lieu de captivité dont il ne puisse nous délivrer.
L’espoir fait vivre. Malheureusement la pensée suicidaire nous affirme qu’il n’y a plus d’espoir. Comment est-ce possible d’avoir la foi en Dieu et pourtant perdre espoir jusqu’à préférer la mort? En tant que chrétien, nous ne sommes pas immunisés contre la souffrance qui est le lot de tous. Parfois, dans une église, on osera mentionner ces personnages bibliques qui ont été au fond de la vallée. Mais pour une fois, allons un peu plus loin dans cette vallée et parlons de l’ombre de la mort qui se cache derrière le désespoir. Car oui, cela arrive même aux chrétiens de se retrouver si bas qu’ils en viennent à souhaiter la mort. La Bible nous parle de ces hommes, de ces femmes, que Dieu n’a pas oubliés et qu’il a relevés. Avec Dieu et en Dieu, la dépression n’a jamais le dernier mot.
Dans une première partie, nous avions étudié les cas de suicides dans la Bible, étudié le parcours de cinq hommes qui ont mis fin à leur vie de façon tragique. Dans cette deuxième partie, nous allons maintenant nous pencher sur le cas de ceux qui se sont enfoncés dans le désespoir, frôlant parfois la mort mais qui finalement ont choisi la vie. Leur histoire nous révélera le cœur de Dieu et ses projets de guérison pour tout un chacun. Et dans cette guérison, nous découvrirons comment Dieu communique sa grâce.
Plan
- Job: la souffrance au-delà du supportable et les questions sans réponses
- Naomi: de la douceur à l’amertume à la lignée du Christ
- Le prophète Élie: de la solitude au découragement extrême jusqu’au passage du flambeau
- Le roi David: le leadership dans la crainte de Dieu ou dans le compromis
- Mot de la fin
- Perspectives d’avenir pour l’Église
Job: la souffrance au-delà du supportable et les questions sans réponses
Le livre de Job est probablement un des textes les plus anciens de la Bible, mais également un des plus mystérieux. Est-ce que Job a existé? Qui est l’auteur du livre? Où se déroule l’histoire et à quelle période? Quels en sont les enseignements les plus profonds et surtout doit-on prendre le texte littéralement? Pour ceux qui voudraient en savoir plus, je vous conseille le commentaire d’Albert Barnes ou bien Larry J. Waters (commentaires en anglais).
Chaque histoire est différente, chaque souffrance a son parcours et nous ne devons jamais catégoriser les douleurs de celui qui souffre en les mettant dans telle ou telle boîte. Bien trop souvent nous pensons que Dieu bénit celui qui fait le bien et punit celui qui fait le mal. Le raccourci qui se dessine ensuite dans l’esprit des chrétiens, si quelqu’un est dépressif, c’est nécessairement qu’il a péché. Cette théologie de la récompense et de la rétribution (voir mon article sur la fausse doctrine de la prospérité - Carnet de Voyage n°2 Septembre) est une doctrine qui doit être combattue car elle n’a pas de fondements bibliques.
Le témoignage de la souffrance de Job a traversé les âges pour nous rappeler cette vérité. Le monde dans lequel nous vivons est injuste parce qu’il est sous la domination de Satan qui en a pris possession par le péché et la mort. Et s’il arrive que Dieu juge ou bénisse, Il le fait selon son bon vouloir et non pas en fonction de notre logique humaine (vertus / méchanceté). La souffrance est le lot de tous et ne signifie pas que Dieu nous a oubliés (voir mon article sur la souffrance - Carnet de Voyage n°1 Août). Parfois nos questions restent sans réponse comme ce fut le cas pour Job. Pour autant Dieu reste souverain.
Voici ici quelques enseignements à retenir:
- Notre monde est en souffrance parce que le diable sème la destruction dans les vies, dans les familles, dans les couples, dans les amitiés. Le diable est un promoteur de l’évangile de la prospérité. Il croit que la relation entre Dieu et les hommes est une relation gagnant/gagnant et que si Job se soumet à Dieu, c’est uniquement par pure avidité. Au contraire, Dieu est un Dieu de grâce qui ne désire qu’une chose, nous aimer. Son amour ne se mérite pas. Il s’offre à nous gratuitement au travers d’une véritable relation dans la foi.
Job 1
6 Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Eternel, et Satan vint aussi au milieu d'eux. 7 L'Eternel dit à Satan: D'où viens-tu? Et Satan répondit à l'Eternel: De parcourir la terre et de m'y promener. 8 L'Eternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. 9 Et Satan répondit à l'Eternel: Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu? 10 Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l'œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. 11 Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face. 12 L'Eternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de
l'Eternel.
- Pourtant les trois premiers amis de Job, s’obstinent à proclamer cette fausse doctrine récompense/rétribution. Ils pensent à tort que Job est atteint par la souffrance parce qu’il a péché. En l’accusant, ils l’accablent et lui infligent encore plus de souffrance émotionnelle. Face à la souffrance, il est légitime de s’interroger et douter comme Job l’a fait. Mais surtout nous avons le droit d’accompagner un ami dans le silence, parfois seule véritable source de réconfort pour celui qui souffre. Ne parlons pas comme des insensés.
Job 2
9 Sa femme lui dit: Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu, et meurs! 10 Mais Job lui répondit: Tu parles comme une femme insensée. Quoi! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal! En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres.
- Face au mystère du silence de Dieu et notre incompréhension de la souffrance, il peut nous arriver de désespérer jusqu’à la mort comme ce fut le cas pour Job.
Job 3
20 Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, Et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme, 21 Qui espèrent en vain la mort, Et qui la convoitent plus qu'un trésor, 22 Qui seraient transportés de joie Et saisis d'allégresse, s'ils trouvaient le tombeau? 23 A l'homme qui ne sait où aller, Et que Dieu cerne de toutes parts? 24 Mes soupirs sont ma nourriture, Et mes cris se répandent comme l'eau.
- Dans les chapitres 32 à 37, un quatrième ami prend la parole, Elihu, le plus jeune, le seul qui ait eu de la sagesse et finalement le seul véritable ami de Job. Par son discours, il apporte des perspectives nouvelles et de la clarté au mystère.
Job 33
6 Devant Dieu je suis ton semblable, J'ai été comme toi formé de la boue; 7 Ainsi mes terreurs ne te troubleront pas, Et mon poids ne saurait t'accabler. 8 Mais tu as dit à mes oreilles, Et j'ai entendu le son de tes paroles: 9 Je suis pur, je suis sans péché, Je suis net, il n'y a point en moi d'iniquité. 10 Et Dieu trouve contre moi des motifs de haine, Il me traite comme son ennemi; 11 Il met mes pieds dans les ceps, Il surveille tous mes mouvements. 12 Je te répondrai qu'en cela tu n'as pas raison, Car Dieu est plus grand que l'homme. 13 Veux-tu donc disputer avec lui, Parce qu'il ne rend aucun compte de ses actes? 14 Dieu parle cependant, tantôt d'une manière, Tantôt d'une autre, et l'on n'y prend point garde.
- Dieu est le créateur souverain, ses voies son mystérieuses et il n’a aucun compte à rendre à l’homme. S’il devait nous rendre selon nos actes, personne ne subsisterait.
Job 34
12 Non certes, Dieu ne commet pas l'iniquité; Le Tout-Puissant ne viole pas la justice. 13 Qui l'a chargé de gouverner la terre? Qui a confié l'univers à ses soins? 14 S'il ne pensait qu'à lui-même, S'il retirait à lui son esprit et son souffle, 15 Toute chair périrait soudain, Et l'homme rentrerait dans la poussière.
Job 35
2 Imagines-tu avoir raison, Penses-tu te justifier devant Dieu, 3 Quand tu dis: Que me sert-il, Que me revient-il de ne pas pécher? 4 C'est à toi que je vais répondre, Et à tes amis en même temps. 5 Considère les cieux, et regarde! Vois les nuées, comme elles sont au-dessus de toi! 6 Si tu pèches, quel tort lui causes-tu? Et quand tes péchés se multiplient, que lui fais-tu? 7 Si tu es juste, que lui donnes-tu? Que reçoit-il de ta main? 8 Ta méchanceté ne peut nuire qu'à ton semblable, Ta justice n'est utile qu'au fils de l'homme. 9 On crie contre la multitude des oppresseurs, On se plaint de la violence d'un grand nombre; 10 Mais nul ne dit: Où est Dieu, mon créateur, Qui inspire des chants d'allégresse pendant la nuit, 11 Qui nous instruit plus que les bêtes de la terre, Et nous donne l'intelligence plus qu'aux oiseaux du ciel? 12 On a beau crier alors, Dieu ne répond pas, A cause de l'orgueil des méchants. 13 C'est en vain que l'on crie, Dieu n'écoute pas, Le Tout-Puissant n'y a point égard. 14 Bien que tu dises que tu ne le vois pas, Ta cause est devant lui: attends-le! 15 Mais, parce que sa colère ne sévit point encore, Ce n'est pas à dire qu'il ait peu souci du crime.
- Il est très difficile de tenir ferme dans la souffrance. Mais saisissons l’opportunité pour tenir dans la foi et notre amour pour Dieu. Très nombreux sont ceux qui refusent l’affliction et qui préfèrent se donner au mal.
Job 36
21 Garde-toi de te livrer au mal, Car la souffrance t'y dispose.
La souffrance est là pour nous rappeler qu’il y a une guerre invisible qui se joue sur cette terre. Le diable existe, il sème la mort et il veut détruire la foi en Dieu. Il veut nous faire abdiquer en brisant notre relation avec le Père. La souffrance est le lot de tous, personne n’est épargné, ni même Job, pourtant un homme juste et bon. C’est dans la souffrance que notre témoignage sera rendu visible aux yeux du monde. Choisirons-nous l’affliction en restant fidèles à notre créateur? Ou succomberons-nous au mal? Job nous montre qu’il est possible de souffrir sans obtenir de réponse, il est possible de se questionner jusqu’à se retrouver au bord du précipice du doute tout en conservant une relation avec un Dieu d’amour. Dieu n’abandonne jamais ses enfants.
I Pierre 5
6 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable; 7 et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. 8 Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. 9 Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. 10 Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. 11 À lui soit la puissance aux siècles des siècles! Amen!
Romains 8
35 Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée? 36 selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. 37 Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 38 Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, 39 ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.
Naomi: de la douceur à l’amertume à la lignée du Christ
Pendant la période des juges, alors qu’Israël n’avait pas encore de roi, nous retrouvons l’histoire de Naomi racontée dans le livre de Ruth. Une grande famine frappe le pays et Elimélec décide de quitter la terre promise avec sa femme et ses deux fils pour une terre étrangère. Qu’il ait eu raison ou non de partir, la question reste ouverte. Une chose est certaine, c’est qu’une fois dans le pays de Moab, le chaos s’est abattu sur sa famille. Dix ans après avoir quitté sa ville, Naomi revient à Bethléhem. Elle a tout perdu, son mari, ses deux fils et il ne lui reste plus qu’une belle-fille moabite, Ruth, qui a décidé de la suivre. De toutes les pertes auxquelles nous pouvons faire face au cours de notre existence, la perte d’un conjoint ou d’un enfant est probablement l’épreuve la plus difficile à surmonter.
Comment Naomi a-t-elle trouvé la volonté de vivre, de retourner dans son pays natal, d’affronter le regard des autres et l’humiliation d’un retour les mains vides?
Voici quelques enseignements à retenir sur la vie de Naomi, une femme de souffrance à la force de caractère hors pair, un exemple pour tous.
- Parfois nous sommes entraînés dans des situations dramatiques que n’aurions pas pu nous imaginer. Un simple départ peut se transformer en cauchemar. Naomi n’a fait que suivre son mari mais à la fin de la journée, c’est elle qui s’est retrouvée seule et désemparée.
Ruth 1
1 Du temps des juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléhem de Juda partit, avec sa femme et ses deux fils, pour faire un séjour dans le pays de Moab. 2 Le nom de cet homme était Elimélec, celui de sa femme Naomi, et ses deux fils s'appelaient Machlon et Kiljon; ils étaient Ephratiens, de Bethléhem de Juda. Arrivés au pays de Moab, ils y fixèrent leur demeure. 3 Elimélec, mari de Naomi, mourut, et elle resta avec ses deux fils. 4 Ils prirent des femmes Moabites, dont l'une se nommait Orpa, et l'autre Ruth, et ils habitèrent là environ dix ans. 5 Machlon et Kiljon moururent aussi tous les deux, et Naomi resta privée de ses deux fils et de son mari.
- Dans notre désert émotionnel, il arrive que la voix du réconfort vienne d’une personne inattendue. Ruth, dans sa fidélité et son abnégation exemplaires a été un vecteur de restauration et d’espoir pour sa belle-mère. Elle est un modèle pour tous ceux qui ont mis de côté leurs rêves, leur famille, leur confort, leurs projets dans le but de soutenir une personne en souffrance.
Ruth 1
15 Naomi dit à Ruth: Voici, ta belle-soeur est retournée vers son peuple et vers ses dieux; retourne, comme ta belle-sœur. 16 Ruth répondit: Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi! Où tu iras j'irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu; 17 où tu mourras je mourrai, et j'y serai enterrée. Que l'Eternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi! 18 Naomi, la voyant décidée à aller avec elle, cessa ses instances.
- Naomi est passée de la douceur à l’amertume. Elle qui avait un mari, deux fils et de nombreuses richesses lorsqu’elle est partie, revient les mains vides. Il faut énormément de courage pour vaincre son orgueil et oser affronter le regard des autres. Même si certains ne jugeront pas nos échecs avec mépris et nous entoureront d’amour et de compassion, nous savons ce que penseront de nous tous les autres. Même s’ils ne le diront pas à voix haute, une grande majorité auront du mépris déguisé. Lorsque Naomi rentre à Bethléhem dix ans après, elle sait ce que penseront d’elle de nombreuses femmes de son village, ces femmes qui sont restées dans le pays de Judas pour affronter la famine, ces femmes qui ont survécu et qui ont toujours leur mari et leurs enfants à leur côté. Trop souvent nous cachons nos émotions, nous prétendons que tout va bien. Dans l’église aussi beaucoup de gens portent des masques, mettent leur plus beaux habits le dimanche et revêtent un sourire de circonstance même si leur semaine a été terrible. Naomi ose crier sa peine. Oser parler de nos souffrances, ne pas les dissimuler par orgueil ou par peur des autres est le premier pas vers la guérison.
Ruth 1
19 Elles firent ensemble le voyage jusqu'à leur arrivée à Bethléhem. Et lorsqu'elles entrèrent dans Bethléhem, toute la ville fut émue à cause d'elles, et les femmes disaient: Est-ce là Naomi? 20 Elle leur dit: Ne m'appelez pas Naomi; appelez-moi Mara, car le Tout-Puissant m'a remplie d'amertume. 21 J'étais dans l'abondance à mon départ, et l'Eternel me ramène les mains vides. Pourquoi m'appelleriez-vous Naomi, après que l'Eternel s'est prononcé contre moi, et que le Tout-Puissant m'a affligée?
- La consolation se trouve dans les mystérieux projets de Dieu qui se manifestent rarement selon nos désirs. Nous ne voyons que le maintenant, encore plus lorsque nous sommes en souffrance. Dieu qui n’est pas limité par le temps voit bien au-delà. Si Naomi s’était laissée mourir dans le pays de Moab, elle n’aurait jamais eu la joie d’avoir un petit-enfant par exemple.
Ruth 4
13 Boaz prit Ruth, qui devint sa femme, et il alla vers elle. L'Eternel permit à Ruth de concevoir, et elle enfanta un fils. 14 Les femmes dirent à Naomi: Béni soit l'Eternel, qui ne t'a point laissé manquer aujourd'hui d'un homme ayant droit de rachat, et dont le nom sera célébré en Israël! 15 Cet enfant restaurera ton âme, et sera le soutien de ta vieillesse; car ta belle-fille, qui t'aime, l'a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils. 16 Naomi prit l'enfant et le mit sur son sein, et elle fut sa garde. 17 Les voisines lui donnèrent un nom, en disant: Un fils est né à Naomi! Et elles l'appelèrent Obed. Ce fut le père d'Isaï père de David. 18 Voici la postérité de Pérets. Pérets engendra Hetsron; 19 Hetsron engendra Ram; Ram engendra Amminadab; 20 Amminadab engendra Nachschon; Nachschon engendra Salmon; 21 Salmon engendra Boaz; Boaz engendra Obed; 22 Obed engendra Isaï; et Isaï engendra David.
Le courage de Naomi nous rappelle que la honte et la peur sont les principaux freins qu’il faut vaincre si l’on veut trouver en Dieu la restauration. Et pour marcher vers la guérison, il faut oser confesser notre souffrance, nos doutes, nos craintes. Mais cela ne veut pas dire que la guérison sera immédiate ou que l’amertume et la douleur s’évanouiront soudainement. Non, évidemment, mais même dans le chaos de nos vies, Dieu peut toujours en tirer quelque chose d’extraordinaire. C’est bien souvent dans la confusion et dans les doutes que Dieu manifeste sa grâce et l’étendue de son amour. Ruth, belle-fille de Naomi, moabite et étrangère au peuple de Dieu nous rappelle que les promesses sont pour tous. Son fils devient le grand-père du futur roi David et surtout un ancêtre de la lignée de Jésus.
Le prophète Élie: de la solitude au découragement extrême jusqu’au passage du flambeau
- Le prophète Élie: de la solitude au découragement extrême jusqu’au passage du flambeau.
Le prophète Élie, un des plus grands prophètes autant pour les juifs que pour les chrétiens, reste gravé dans nos mémoires comme l’un des deux seuls hommes à ne pas avoir connu la mort. Si Élie s’était laissé mourir dans le désert, il n’aurait jamais été enlevé dans un chariot de feu et nous n’aurions pas cette histoire extraordinaire dans la Bible. Mais au-delà du miraculeux, la beauté de la vie d’Élie réside surtout dans son face à face avec Dieu en haut de la montagne d’Horeb. C’est de cette rencontre que nous allons pouvoir tirer quelques enseignements du maître de la communication, Dieu le créateur. Face aux gens qui souffrent, bien souvent nous sommes désemparés, maladroits, incapables d’écouter, détournant nos regards plutôt que d’offrir notre soutien. La douleur, la peur, les larmes et le désespoir, ce sont des émotions très difficiles à affronter. Prenons donc le temps ici de voir comment Dieu a agi dans la vie d’Élie.
I Rois 19
1 Achab rapporta à Jézabel tout ce qu'avait fait Elie, et comment il avait tué par l'épée tous les prophètes. 2 Jézabel envoya un messager à Elie, pour lui dire: Que les dieux me traitent dans toute leur rigueur, si demain, à cette heure, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux! 3 Elie, voyant cela, se leva et s'en alla, pour sauver sa vie. Il arriva à Beer-Schéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur. 4 Pour lui, il alla dans le désert où, après une journée de marche, il s'assit sous un genêt, et demanda la mort, en disant: C'est assez! Maintenant, Eternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères.
Comment Élie en est-il arrivé à vouloir la mort? Lui, l’un des plus grands prophètes de la Bible qui a vu et fait tant de miracles, comment a-t-il pu se noyer dans le désespoir préférant la mort à la vie?
On pourrait surnommer Élie le prédicateur en fuite. Chaque fois qu’il a été amené à avertir le roi d’Israël, il a du fuir pour sa vie, ses paroles prophétiques n’ayant jamais été reçues malgré les signes miraculeux qui l’accompagnaient. Le roi Achab, qui s’était marié à une reine étrangère, avait conduit tout le peuple a adorer de faux dieux et sous les ordres de sa femme Jézabel, de nombreux serviteurs de Dieu avaient été exécutés. Alors lorsqu’Élie prophétise qu’il n’y aura plus de pluie sinon sur sa parole, il sait qu’il se condamne lui-même à l’errance et la solitude. Élie, c’est plus de trois ans à se cacher loin d’un roi qui veut sa mort plutôt que de se repentir. Puis c’est un retour triomphale sur la montagne du Carmel où devant tout le peuple, le roi et les prophètes de Baal, Élie invoque le Dieu d’Israël qui l’écoute et fait tomber le feu du ciel. Suite à la manifestation de la puissance de Dieu, les faux prophètes sont tués et la pluie revient après plus de trois ans de sécheresse.
On aurait pu croire qu’après ces évènements, le roi et le peuple seraient revenus de tout leur cœur vers l’Eternel. Malheureusement, lorsqu’Élie suit le roi jusqu’aux portes de Jizreel, espérant une grande réforme pour toute la nation, ses rêves s’effondrent. Celui qui gouverne la nation n’est pas le roi mais la reine Jézabel et tout le peuple en a peur. Et cette reine veut maintenant mettre à mort le prophète. Élie prend la fuite à nouveau.
C’est étrange la manière dont la peur agit sur notre mémoire. Sur le prophète, elle a instantanément effacé tout souvenir de la toute puissance de Dieu. La folie meurtrière d’une seule femme a eu raison de son courage. Lorsqu’Élie se retrouve tout seul dans le désert, se laissant mourir sous un genêt, il faut se rendre compte de tout ce que son corps avait subi jusque là, tant physiquement qu’émotionnellement. Il venait de marcher près de 300 kilomètres en peu de temps et alors qu’il pensait avoir accompli la mission que Dieu lui avait confiée, c’est l’ascenseur émotionnel. Rien n’a changé, les cœurs restent endurcis malgré les signes de Dieu.
La peur est un ennemi terrible. Si même le grand prophète Élie a fui devant la peur, qui de nous peut prétendre être invulnérable? Parfois, tout notre être est tellement fatigué qu’il ne peut plus vaincre la peur, mais c’est là que Dieu agit. Il ne nous laissera jamais seul.
Voilà l’exemple que Dieu nous laisse pour communiquer sa grâce lorsqu’une âme est aux portes de la mort:
- Dans le désert - parfois un passage obligé pour entendre la voix de Dieu et voir des changements radicaux s’opérer dans notre vie - notre père opère dans la tendresse, le silence et la restauration physique.
5 Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Et voici, un ange le toucha, et lui dit: Lève-toi, mange. 6 Il regarda, et il y avait à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées et une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha.
- Il n’y a pas de restauration sans le respect de notre propre corps. Manger, dormir et des gestes d’affection sont nécessaires pour notre survie tant physique qu’émotionnelle, et pas uniquement pendant notre enfance. Tout au long de notre vie. Ici notre créateur nous le rappelle.
7 L'ange de l'Eternel vint une seconde fois, le toucha, et dit: Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi. 8 Il se leva, mangea et but; et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, à Horeb.
- Se relever n’est que le début de la guérison. La marche est encore longue mais après le désert, dans ce lieu aride où face à nos limites nous découvrons la puissance de Dieu, vient la délivrance.
9 Et là, il entra dans la caverne, et il y passa la nuit. Et voici, la parole de l'Eternel lui fut adressée, en ces mots: Que fais-tu ici, Elie?
- Tout homme, toute femme, tout enfant qui souffre a besoin d’être écouté même si son raisonnement n’est pas forcément lucide. La société nous a élevé dans un monde où l’on ne s’écoute plus. On apporte des conseils, on s’interrompt, on diagnostique, on critique, on compare sans savoir qui est l’autre. Ou bien souvent on n’a pas le temps tout simplement. Dieu lui, nous écoute, il pose une question ouverte qui donne une véritable opportunité à Élie de répandre son cœur. Il y un temps pour tout, un temps pour écouter, viendra ensuite un temps pour ramener à la raison. Le corps, le cœur puis la raison.
10 Il répondit: J'ai déployé mon zèle pour l'Eternel, le Dieu des armées; car les enfants d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels, et ils ont tué par l'épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie.
- Élie n’était à ce moment là ni le seul prophète encore en vie ni si zélé puisqu’il venait de fuir devant la folie meurtrière d’une femme, pourtant Dieu ne corrige pas ses erreurs. Il l’encourage simplement à se mettre en mouvement, à se relever afin de découvrir une face du visage de Dieu que nous oublions souvent lorsque nous sommes à bout de force, en colère, effrayés, désespérés. La douceur de Dieu.
11 L'Eternel dit: Sors, et tiens-toi dans la montagne devant l'Eternel! Et voici, l'Eternel passa. Et devant l'Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l'Eternel n'était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l'Eternel n'était pas dans le tremblement de terre. 12 Et après le tremblement de terre, un feu: l'Eternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger.
- La douceur, cette force capable de nous ramener à la raison dans ce lieu où nous découvrons qui nous sommes vraiment. Un maillon de la chaîne, ni plus, ni moins. Nous n’avons par nous-mêmes aucune puissance si ce n’est celle que Dieu décide de manifester au travers de nous.
15 L'Eternel lui dit: Va, reprends ton chemin par le désert jusqu'à Damas; et quand tu seras arrivé, tu oindras Hazaël pour roi de Syrie. 16 Tu oindras aussi Jéhu, fils de Nimschi, pour roi d'Israël; et tu oindras Elisée, fils de Schaphath, d'Abel-Mehola, pour prophète à ta place. 17 Et il arrivera que celui qui échappera à l'épée de Hazaël, Jéhu le fera mourir; et celui qui échappera à l'épée de Jéhu, Elisée le fera mourir. 18 Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous ceux qui n'ont point fléchi les genoux devant Baal, et dont la bouche ne l'a point baisé.
- Et maintenant que le prophète est prêt; avec tact Dieu lui rappelle qu’il y a de nombreux hommes en Israël qui n’ont pas abdiqué devant la puissance maléfique de la reine Jézabeel. Pour Élie, il est temps de passer le flambeaux, de former la relève, de quitter la solitude et de s’approcher du repos bien mérité.
L’histoire d’Élie est un rappel incroyable du sens profond de la communication, surtout face à une situation de souffrance. Qui n’a jamais été saisi par le désespoir avec cette sensation de profonde solitude et d’incompréhension? Qui n’a jamais souffert de n’avoir trouvé personne pour l’écouter?
Face à la déception, la peur, la souffrance, la solitude, peut-être qu’il n’aurait fallu qu’une personne capable d’écouter en silence, avec amour et douceur pour que notre cœur s’ouvre.
Mais parfois la souffrance est si profonde que le désert devient le seul chemin pour découvrir le vrai visage de notre créateur et comprendre qui nous sommes vraiment et quelles sont nos limites. Alors seulement peut venir la guérison de l’âme brisée. Et comme il ne faut pas négliger la fatigue du corps et les épreuves endurées, il se peut que pour certains vienne le moment de passer le flambeaux, d’arrêter d’insister, de lâcher notre position, de changer de voie, de métier, peut-être même de changer de vie. Le prix à payer pour vivre, vaincre notre orgueil de ce que nous croyons être quelqu’un d’indispensable à notre communauté, notre entreprise, au royaume de Dieu. Mais aussi d’accepter que parfois, c’est à notre tour d’être aidé. Combien d’hommes seraient encore en vie aujourd’hui s’ils avaient accepté l’aide de Dieu, d’un frère, d’une sœur, s’ils avaient entendu la douce voix du père qui leur murmurait “Je te vois, ôte tes masques, raconte-moi ce que tu vis vraiment et laisse-moi t’aider”?
Le roi David: le leadership dans la crainte de Dieu ou dans le compromis
Dans la partie I, nous avions discuté des cas de suicides dans la Bible et notamment celle du premier roi d’Israël, Saül. Suite à sa mort, David accède au trône. Nous pouvons noter de nombreux parallèles entre les deux premiers rois d’Israël, des débuts humbles, des victoires et des défaites, la désobéissance et l’abus de pouvoir, de la souffrance. La grande différence entre ces deux hommes se situe dans la manière dont chacun aura réagi face à ses propres limites. L’histoire de Saül et de David, c’est l’histoire du leadership qui se dirige soit vers le compromis, soit vers la crainte de Dieu, c’est l’orgueil contre l’humilité, et ultimement, c’est le rejet ou la grâce. Le roi David n’était pas un homme dont sa nature était meilleure que Saül comme l’atteste le triste souvenir de son adultère suivi d’un meurtre. Pourtant Dieu a dit de lui qu’il était un homme selon son cœur (I Samuel 13, 14). Nous allons tenter de découvrir ici ces quelques facettes du cœur de David qui ont fait de lui cet homme qui a su, malgré ses imperfections, discerner les voies de Dieu.
I Samuel 16
6 Lorsqu'ils entrèrent, il se dit, en voyant Eliab: Certainement, l'oint de l'Eternel est ici devant lui. 7 Et l'Eternel dit à Samuel: Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté. L'Eternel ne considère pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au cœur.
David était un jeune berger, humble et courageux et oublié de son propre père et ses frères. La solitude, l’humilité et le courage (il protégeait ses brebis des ours et des lions) ont très tôt forgé son caractère. Sa victoire contre Goliath nous rappelle aussi le feu de Dieu qui brûlait dans son cœur dès sa jeunesse. Et comme souvent, lorsque la spiritualité s’est éteinte autour de nous, le courage est interprété comme de l’ambition ou de l’orgueil par ceux qui sont tièdes.
I Samuel 17
26 David dit aux hommes qui se trouvaient près de lui: Que fera-t-on à celui qui tuera ce Philistin, et qui ôtera l'opprobre de dessus Israël? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l'armée du Dieu vivant? 27 Le peuple, répétant les mêmes choses, lui dit: C'est ainsi que l'on fera à celui qui le tuera. 28 Eliab, son frère aîné, qui l'avait entendu parler à ces hommes, fut enflammé de colère contre David. Et il dit: Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert? Je connais ton orgueil et la malice de ton cœur. C'est pour voir la bataille que tu es descendu. 29 David répondit: Qu'ai-je donc fait? ne puis-je pas parler ainsi?
Il ne semble pas que David ait eu beaucoup de considération de sa famille proche. Et lorsqu’il a été oint secrètement par le prophète Samuel pour devenir roi à la place de Saül, quelque part, il s’est retrouvé encore plus isolé. Bien souvent, le temps laisse l’érosion faire son œuvre, effaçant silencieusement de nos mémoires les promesses de Dieu. David a du attendre près de dix ans entre le jour où il a été oint et le moment où il est devenu roi. Ces périodes d’attente, de doute, de solitude, d’anxiété, de souffrance sont souvent les moments clés de notre existence qui définiront ce que nous deviendrons. À la croisée des chemins, Saül et David ont choisi une direction diamétralement opposée. Lorsque l’angoisse nous saisit, soit nous décidons de patienter dans l’affliction, soit nous forçons le temps de Dieu.
Très tôt dans son règne, Saül a choisi de désobéir aux commandements de Dieu, s’octroyant la charge spirituelle qui revenait au prophète. Alors que Samuel lui avait ordonné de l’attendre sept jours, Saül n’a pas surmonté l’épreuve de l’obéissance. Au contraire, David qui a eu de nombreuses opportunités de tuer Saül et de s’emparer de la royauté par ses propres forces n’a jamais osé porter la main sur le roi. Pourtant il a eu l’occasion de presser les circonstances en sa faveur (I Samuel 24) mais sa crainte de Dieu l’en a toujours empêché.
Et de cette longue période d’attente et de souffrance, mais aussi des années de sa royauté qui n’ont pas été de tout repos non plus, David en a tiré une inspiration incroyable. Musicien hors pair, il a composé de très nombreux psaumes. Et en lisant quelques-unes de ses compositions, nous comprenons que son inspiration est tirée du vécu. Confronté à la dureté du monde, à la méchanceté des hommes ou bien face à ses propres défaillances humaines, il a toujours confessé le nom de l’Eternel.
Lorsque la tempête de la souffrance et du désespoir s’est abattue sur lui, l’espérance en un Dieu qui sauve et qui pardonne aura toujours été la fondation de sa sa survie. Un cœur brisé dans l’affliction, voilà le secret de David.
Très tôt dans son règne, Saül a choisi de désobéir aux commandements de Dieu, s’octroyant la charge spirituelle qui revenait au prophète. Alors que Samuel lui avait ordonné de l’attendre sept jours, Saül n’a pas surmonté l’épreuve de l’obéissance. Au contraire, David qui a eu de nombreuses opportunités de tuer Saül et de s’emparer de la royauté par ses propres forces n’a jamais osé porter la main sur le roi. Pourtant il a eu l’occasion de presser les circonstances en sa faveur (I Samuel 24) mais sa crainte de Dieu l’en a toujours empêché.
Et de cette longue période d’attente et de souffrance, mais aussi des années de sa royauté qui n’ont pas été de tout repos non plus, David en a tiré une inspiration incroyable. Musicien hors pair, il a composé de très nombreux psaumes. Et en lisant quelques-unes de ses compositions, nous comprenons que son inspiration est tirée du vécu. Confronté à la dureté du monde, à la méchanceté des hommes ou bien face à ses propres défaillances humaines, il a toujours confessé le nom de l’Eternel.
Lorsque la tempête de la souffrance et du désespoir s’est abattue sur lui, l’espérance en un Dieu qui sauve et qui pardonne aura toujours été la fondation de sa sa survie. Un cœur brisé dans l’affliction, voilà le secret de David.
Psaume 25
15 Je tourne constamment les yeux vers l'Eternel, Car il fera sortir mes pieds du filet. 16 Regarde-moi et aie pitié de moi, Car je suis abandonné et malheureux. 17 Les angoisses de mon cœur augmentent; Tire-moi de ma détresse. 18 Vois ma misère et ma peine, Et pardonne tous mes péchés. 19 Vois combien mes ennemis sont nombreux, Et de quelle haine violente ils me poursuivent. 20 Garde mon âme et sauve-moi! Que je ne sois pas confus, Quand je cherche auprès de toi mon refuge! 21 Que l'innocence et la droiture me protègent, Quand je mets en toi mon espérance! 22 O Dieu! délivre Israël De toutes ses détresses!
Psaume 31
9 Aie pitié de moi, Eternel! car je suis dans la détresse; J'ai le visage, l'âme et le corps usés par le chagrin. 10 Ma vie se consume dans la douleur, Et mes années dans les soupirs; Ma force est épuisée à cause de mon iniquité, Et mes os dépérissent. 11 Tous mes adversaires m'ont rendu un objet d'opprobre, De grand opprobre pour mes voisins, et de terreur pour mes amis; Ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi. 12 Je suis oublié des cœurs comme un mort, Je suis comme un vase brisé. 13 J'apprends les mauvais propos de plusieurs, L'épouvante qui règne à l'entour, Quand ils se concertent ensemble contre moi: Ils complotent de m'ôter la vie. 14 Mais en toi je me confie, ô Eternel! Je dis: Tu es mon Dieu! 15 Mes destinées sont dans ta main; Délivre-moi de mes ennemis et de mes persécuteurs!
Psaume 32
3 Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée; 4 Car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi, Ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été. –Pause. 5 Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; J'ai dit: J'avouerai mes transgressions à l'Eternel! Et tu as effacé la peine de mon péché. -Pause.
Psaume 34
4 J'ai cherché l'Eternel, et il m'a répondu; Il m'a délivré de toutes mes frayeurs. 5 Quand on tourne vers lui les regards, on est rayonnant de joie, Et le visage ne se couvre pas de honte. 6 Quand un malheureux crie, l'Eternel entend, Et il le sauve de toutes ses détresses.
19 Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Eternel l'en délivre toujours.
Psaume 38
5 Mes plaies sont infectes et purulentes, Par l'effet de ma folie. 6 Je suis courbé, abattu au dernier point; Tout le jour je marche dans la tristesse. 7 Car un mal brûlant dévore mes entrailles, Et il n'y a rien de sain dans ma chair. 8 Je suis sans force, entièrement brisé; Le trouble de mon cœur m'arrache des gémissements. 9 Seigneur! tous mes désirs sont devant toi, Et mes soupirs ne te sont point cachés. 10 Mon cœur est agité, ma force m'abandonne, Et la lumière de mes yeux n'est plus même avec moi. 11 Mes amis et mes connaissances s'éloignent de ma plaie, Et mes proches se tiennent à l'écart.
Psaume 51
9 Détourne ton regard de mes péchés, Efface toutes mes iniquités. 10 O Dieu! crée en moi un coeur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé. 11 Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton esprit saint. 12 Rends-moi la joie de ton salut, Et qu'un esprit de bonne volonté me soutienne!
Mais l’histoire de David nous dévoile aussi une deuxième facette de la souffrance, celle que nous infligeons aux autres en profitant de notre autorité. Ceux qui sont en position de leadership sont particulièrement vulnérables aux risques liés à l’autorité notamment à cause de l’orgueil. Alors que David était roi, il lui est arrivé d’oublier qui il était, une fois seulement, mais une fois de trop. Son moment de faiblesse se manifesta à une période où il aurait dû servir la nation, menant ses hommes sur le front de guerre comme il l’avait fait par le passé. Mais il préféra rester dans son palais, oubliant ce qu’il était pour profiter de ce qu’il était devenu, un roi. La suite est bien connu (II Samuel 11), David commet l’adultère avec Bath-Schéba puis fait tuer son mari. Le leadership ne devrait être qu’une occasion de servir mais malheureusement il devient parfois l’occasion d’être servi, voir, même de se servir. C’est le danger de l’abus de pouvoir. Et les conséquences qui en découlent sont souvent dévastatrices pour les victimes, bien évidemment, mais aussi pour son auteur comme nous l’avons vu pour la vie du roi Saül.
Le péché finit toujours par nous rattraper car nos actes ne restent jamais sans conséquences, soit pour nous-mêmes, soit pour les générations à venir comme nous le voyons dans l’histoire familiale de David. Alors que le roi avait pourtant confessé son adultère et son meurtre, la dynamique familiale s’est malgré tout littéralement disloquée. La suite de l’histoire, mort d’un nouveau-né, inceste, meurtre fratricide, rébellion, trahison, division du royaume etc.
Tout leader est un modèle pour ceux qu’il dirige et avec cette position vient une grande pression, celle de la responsabilité. Mais quelque part, cette pression nous concerne tous car nous sommes tous appelés à être un modèle pour quelqu’un, soit pour nos enfants, pour notre mari, pour notre femme, pour un ami, pour un collaborateur, pour une équipe etc. Accepter un rôle de modèle, c’est accepter une lourde responsabilité où tout échec engendre des conséquences. Et lorsque nous venons à abuser de notre position, deux solutions s’offrent à nous, s’humilier ou préserver à tout prix notre réputation.
Le roi Saül a choisi le chemin du compromis en préférant la gloire des hommes, désobéissant aux commandements de Dieu, portant des masques d’honneurs dans l’espoir de dissimuler les ténèbres qui l’entouraient. Après une vie de tourment, sa fin fut le rejet et la mort.
Le roi David, au contraire, a laissé la crainte de Dieu le guider jusque dans l’humiliation (Psaume 51 et II Samuel 12). Dans l’affliction et la confession, il accepta le brisement, seule voie pour demeurer dans la lumière de la vérité. Sa fin fut le pardon, la grâce, la restauration et la vie.
Le péché finit toujours par nous rattraper car nos actes ne restent jamais sans conséquences, soit pour nous-mêmes, soit pour les générations à venir comme nous le voyons dans l’histoire familiale de David. Alors que le roi avait pourtant confessé son adultère et son meurtre, la dynamique familiale s’est malgré tout littéralement disloquée. La suite de l’histoire, mort d’un nouveau-né, inceste, meurtre fratricide, rébellion, trahison, division du royaume etc.
Tout leader est un modèle pour ceux qu’il dirige et avec cette position vient une grande pression, celle de la responsabilité. Mais quelque part, cette pression nous concerne tous car nous sommes tous appelés à être un modèle pour quelqu’un, soit pour nos enfants, pour notre mari, pour notre femme, pour un ami, pour un collaborateur, pour une équipe etc. Accepter un rôle de modèle, c’est accepter une lourde responsabilité où tout échec engendre des conséquences. Et lorsque nous venons à abuser de notre position, deux solutions s’offrent à nous, s’humilier ou préserver à tout prix notre réputation.
Le roi Saül a choisi le chemin du compromis en préférant la gloire des hommes, désobéissant aux commandements de Dieu, portant des masques d’honneurs dans l’espoir de dissimuler les ténèbres qui l’entouraient. Après une vie de tourment, sa fin fut le rejet et la mort.
Le roi David, au contraire, a laissé la crainte de Dieu le guider jusque dans l’humiliation (Psaume 51 et II Samuel 12). Dans l’affliction et la confession, il accepta le brisement, seule voie pour demeurer dans la lumière de la vérité. Sa fin fut le pardon, la grâce, la restauration et la vie.